Comme en Allemagne, la faiblesse du parti libéral embarrasse la coalition britannique. Après avoir frôlé le firmament électoral en avril dernier, avec jusqu'à 32 % de soutiens quelques semaines avant les élections, les libéraux-démocrates sont désormais au plus bas de leur histoire, les sondages ne les crédiatnt plus que de 8% des intentions de vote. Le parti centriste, dont l'électorat était traditionnellement plutôt de gauche, paie cher sa coalition avec les conservateurs. DéstabilisationNick Clegg, son leader, est accusé d'avoir « vendu son âme » en échange du pouvoir : il est désormais vice-premier ministre, et son parti a quatre ministres d'Etat. Sa promesse d'influencer les conservateurs, pour limiter l'impact social des coupes budgétaires, ne semble guère se traduire dans les faits. C'est d'ailleurs lui qui était le plus visé lors des récentes manifestations étudiantes contre le triplement des frais universitaires. A tel point que David Cameron, le premier ministre, ne cache pas son désir de soutenir Nick Clegg, pour éviter qu'il ne soit trop déstabilisé.Cet affaiblissement des libéraux-démocrates va être testé directement dans les urnes. Jeudi prochain, une élection législative partielle se déroulera à Oldham East (près de Manchester), une circonscription où les libéraux-démocrates avaient été coiffés sur le poteau par les travaillistes en mai dernier.Le vrai test sera cependant le 5 mai, lors du référendum pour introduire une dose de proportionnel dans le scrutin législatif. Longtemps revendiqué par les libéraux-démocrates, cette réforme divise profondément la coalition, les conservateurs faisant campagne contre. Dans tous les cas, l'étape sera difficile pour le gouvernement : soit les libéraux-démocrates perdent, et ils risquent d'être très affaiblis; soit ils gagnent, et l'aile dure des conservateurs affichera sa colère. Éric Albert, à Londre

latribune.fr

05 Jan 2011, 23:22

Partager :