Taiwan et le Brésil, de plus en plus inquiets face à l'envolée de leur monnaie

Taiwan fait la chasse aux spéculateurs. Le président de la banque centrale de l'île a haussé le ton en début de semaine, intimant l'ordre aux investisseurs tentés de conserver leurs dollars taiwanais en prévision d'une hausse future de son cours, de les investir au plus vite en actions ou autres actifs physiques. Spencer Lin, le patron de la banque centrale, affirme haut et fort que ces spéculateurs « ne seront plus les bienvenus s'ils n'ont pas transformé leurs dépôts en ?achats d'actions? d'ici une semaine ». L'ultimatum en dit long sur l'inquiétude du pays face à l'afflux de « hot money ». Après avoir laissé sa devise s'apprécier de 10 % environ depuis son plus-bas touché en février dernier (1 dollar valait alors 35,2 dollars taiwanais), la banque centrale commence à craindre que cette hausse n'entame la reprise des exportations. Le dollar taiwanais se négociait mardi encore autour de 31,8 contre 1 dollar. Taiwan est courtisé depuis son rapprochement économique et politique l'an dernier avec la Chine. la nervosité règneMais il n'est pas le seul pays recherché. « Compte tenu de la nervosité qui règne autour de l'évolution du dollar par rapport à l'euro et de la difficulté de jouer l'appréciation du yuan, les investisseurs tendent à se rattraper sur d'autres devises émergentes », souligne David Gaud, gérant chez LC Edmond de Rothschild. Le real brésilien en fait lui aussi l'expérience, après s'être adjugé plus de 33 % l'an dernier. Une hausse que les autorités brésiliennes tentent d'enrayer en puisant dans les réserves du fonds souverain pour acheter des billets verts. « C'est un outil supplémentaire pour aider les exportateurs », estime Tony Volpon, stratège chez Nomura, qui a, selon lui, peu de chance d'être efficace. Il table sur une appréciation supplémentaire de 8 % du real cette année. Un point de vue différent du consensus Bloomberg qui envisage sa stabilisation. Selon David Gaud, « le scénario actuel est toutefois meilleur que celui du début 2008, époque durant laquelle la baisse des devises locales se doublait d'une hausse du prix des matières premières de sorte que ces pays payaient leurs importations de matières premières très cher et ne bénéficiaient pas de stimulation de leurs exportations faute de demande globale. Cette fois, ajoute-t-il, le prix des matières premières monte mais les devises aussi, ce qui atténue l'impact négatif ». Marjorie Bertouille
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