La droite ouvre sa boîte à idées

Des « brèches ». C'est ainsi que Jean-François Copé décrit la réforme des retraites et l'offensive de l'UMP sur les 35 heures. Autant dire que le secrétaire général du parti majoritaire assume en termes guerriers ce réveil tonitruant de la bataille droite-gauche, à un an de la campagne présidentielle.« Il faut que le débat imprègne l'atmosphère. 2012, c'est déjà demain ! » martèle le patron de l'UMP. Des débats, il entend en lancer sur des sujets aussi variés que la gouvernance, l'apprentissage des langues ou le « travailler mieux », dont il ferait bien le slogan de la campagne pour la réélection de Nicolas Sarkozy. Il n'y a que sur l'identité nationale que le député-maire de Meaux a reculé, après l'échec du débat animé par Éric Besson. Jean-François Copé parle désormais de « pacte républicain », une expression moins « repoussoir ».Dans cette offensive, l'UMP bénéficie parfois du concours de personnalités de gauche, comme Manuel Valls, salué mercredi par le porte-parole du gouvernement, François Baroin, comme « un socialiste éclairé ». La stratégie est simple : bombarder médiatiquement tout le champ idéologique pour offrir à Nicolas Sarkozy de multiples pistes de réflexion avant son entrée en scène, au plus tôt fin 2011 et au plus tard au printemps 2012. Le chef de l'État a d'ailleurs appelé mercredi ses ministres à ne pas « anticiper des échéances électorales encore lointaines » et à éviter les « polémiques ». Mais il a tenu à faire la différence entre « le débat de fond, comme la fiscalité et les 35 heures, et l'attitude des ministres qui polémiquent avec des membres de la majorité », allusion au match Chantal Jouanno-Rachida Dati pour les municipales de 2014 à Paris.En donnant un feu vert au débat, Nicolas Sarkozy se garde bien de trancher entre « libéraux » et « sociaux » de la majorité. Il regarde ainsi les « ultras » Gérard Longuet et Hervé Novelli monter en première ligne sur les 35 heures.Quand il a laissé Jean-François Copé s'installer en novembre à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy lui a reconnu le rôle d'agitateur d'idées que le député-maire de Meaux revendiquait depuis 2007. Et c'est un des proches du secrétaire général de l'UMP, l'ex-villepiniste Bruno Le Maire, qui est chargé de l'élaboration du projet de l'UMP pour 2012.Mais Nicolas Sarkozy doit aussi compter avec François Fillon, avec qui Jean-François Copé déjeunait mercredi. Lors du premier conseil national de l'UMP de « l'ère Copé », en décembre, le Premier ministre, conforté par sa reconduction à Matignon lors du remaniement de novembre, n'avait pas hésité à « tacler » les propositions du nouveau patron du parti sur l'identité nationale et le recours aux « think tanks » pour l'élaboration du programme présidentiel.Le chef de l'État écoute d'autres ténors réticents à tout virage libéral, comme Xavier Bertrand, prédécesseur de Jean-François Copé à l'UMP et éternel rival du député de Meaux. Le ministre du Travail, qui reste en cour à l'Élysée, a manifesté son opposition à la réouverture du débat sur les 35 heures, estimant que le « vrai débat » devrait plutôt porter sur le coût du travail.Le débat reste d'autant plus libre à droite que la gauche est encore loin d'être en ordre de bataille. La situation sera bien différente une fois que le projet et le candidat du PS seront connus.
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