La dette française a plus que jamais la cote

Les adjudications de dette françaises poursuivent leur parcours sans faute depuis le début de l'année, même dans les conditions les plus adverses. Alors que les marchés scrutaient ce jeudi fébrilement le déroulement de la très attendue adjudication à 10 ans grecque, le Trésor français a sans difficulté placé 8,1 milliards d'euros d'obligations à long terme.Forte demandeArrivant à maturité en 2020, 2023 et 2032, les trois lots proposés ont tous trois rencontré une forte demande. Les 4,544 milliards d'euros d'obligations assimilables au Trésor (OAT) à échéance 2010 ont ainsi attiré plus de 8 milliards d'euros d'offres. Le ratio d'offre sur demande ressort ainsi à 1,83, contre 1,68 lors de la dernière opération du même type, réalisée le 4 février dernier.« L'opération a rencontré une demande importante et dénote une certaine recherche de qualité de la part des investisseurs. Au moment où les livres d'ordre ont été ouverts, les investisseurs ont eu tendance à surpayer les titres par rapport au marché secondaire », souligne Raoul Salomon, managing director chez Barclays Capital, l'une des banques spécialiste en valeurs du Trésor (SVT) de la place de Paris. Les OAT d'échéance 10 ans ont ainsi été adjugées contre un rendement de 3,45 %. Une rémunération inférieure d'un point de base à celui du marché au moment de l'opération et de 13 points par rapport à l'émission similaire du début février.Faibles taux directeursCette détente confirme l'attrait des investisseurs pour la dette française, notamment à long et très long terme. Le mouvement est entretenu par la sûreté que confère la notation AAA de la France, mais aussi par la faiblesse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), qui incite les investisseurs à investir à plus long terme pour bénéficier d'un meilleur rendement. Cet attrait ne sera pas de trop étant donné l'année chargée en émissions qui se profile.Depuis le début de l'année, le Trésor français a émis avec succès 50,2 milliards d'euros de dette à long terme, contre 38,9 milliards l'an dernier à la même époque. Ce montant représente environ 26,7 % du programme d'émissions du Trésor pour 2010, qui totalise 188 milliards d'euros d'émissions nettes des rachats dette, qui seront connus en fin d'année. L'année 2011 sera, de son côté, marquée par un montant de dette arrivant à maturité de 112 milliards d'euros, contre seulement 83 milliards au début de 2010. À la date d'aujourd'hui, 65,8 milliards d'euros de dette arriveront à échéance en 2010.Julien BeauvieuxFOCUS. Répit pour la Grèce et l'EspagneLes émissions obligataires grecque et, dans une moindre mesure, espagnole lancées ce jeudi ont rassuré les marchés obligataires européens. Vendredi, le rendement des obligations à 10 ans grecque et espagnole se détendaient respectivement de 2 points et 1 point de base, à 6,06 % et 3,86 %. L'Espagne a émis dans des conditions relativement bonnes 4,5 milliards d'euros d'obligations à 5 ans, mais c'est surtout l'émission grecque qui a calmé les craintes des investisseurs sur sa capacité à trouver des financements. Le Trésor hellénique a reçu 16 milliards d'euros d'offres pour ses 5 milliards d'euros de titres à 10 ans, émis contre un rendement de 6,38 %. Signe important, cette rémunération offrait une prime par rapport au prix sur le marché secondaire, mais ce dernier n'a pas dépassé 6,13 % à la suite de l'opération. Surtout, 77 % des titres ont été placés en dehors de la Grèce et les banques ont répondu présent.
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