Aux États-Unis, les émissions matinales sont une véritable institution, au même titre que le journal télévisé de « 20 heures » en France. Connues pour distiller l'information sur un ton léger, pour leurs animaux qui s'échappent ou leurs présentateurs météo complètement déjantés, ces émissions réveillent les Américains depuis des dizaines d'années.C'est dans une de ces rédactions totalement loufoques que débarque Becky Fuller (Rachel McAdams, décidément une des valeurs montantes du box-office), une jeune productrice chargée de remettre sur les rails du succès « Daybreak », la matinale la moins regardée du pays... La suite est prévisible, coups bas et combat personnel de l'héroïne face à l'adversité, sans compter l'histoire d'amour compliqué par le travail de Becky. Le film pourrait égrener les situations dans une mécanique bien huilée et paresseuse, si efficace dans les productions hollywoodiennes.C'est sans compter la bonne idée du casting : demander à Diane Keaton et Harrison Ford de jouer les présentateurs de luxe. Keaton campe une femme narcissique, survoltée et sûre de sa place face à Harrison Ford, misanthrope invétéré, tout en mépris et méchanceté. Ancienne gloire du journalisme, grand reporter sur tous les conflits, désormais en fin de carrière et porté sur la bouteille, il est obligé par son contrat d'accepter de présenter « Daybreak ». Imaginez PPDA présentant le « Morning » de Michaël Youn, et vous comprendrez l'entrain du personnage sur le plateau. Réparties cinglantes et insultes fusent, pour notre plus grand plaisir. Harrison Ford est formidable dans une interprétation monolithe et hilarante.Dans le genre, « Morning Glory » est une réflexion plutôt pertinente sur le journalisme et la télévision, où la course à l'Audimat se fait cruelle, forçant les rédactions à produire des séquences toujours plus sensationnelles. Filmé par le réalisateur de « Coup de foudre à Notting Hill », Roger Michell, le long-métrage est plus fin qu'il n'y paraît. Francine Guillou

latribune.fr

05 Avr 2011, 21:26

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