CSG + IR = arme absolue du fisc

Le concours Lépine fiscal est reparti, à droite, à la défaveur de la défaite des élections régionales. La nouvelle piste en vogue consisterait à fusionner la CSG et l'impôt sur le revenu, comme le propose Jean-François Copé, le « patron » des députés UMP, désormais assez fort pour s'autoproclamer « défricheur d'idées » pour Nicolas Sarkozy. L'idée, à vrai dire, n'est pas nouvelle. Lionel Jospin l'avait proposée dans son programme présidentiel en 2002, en même temps qu'une absorption de la taxe d'habitation. Nicolas Sarkozy, lui, l'avait écartée en 2007, car trop complexe du fait des nombreuses particularités, familiales, de l'impôt français. Marier la CSG et l'IR, pourquoi pas ? Créée par Michel Rocard en 1991, la CSG est l'impôt parfait : assiette large et taux bas, c'est l'incarnation de la « flat tax » des libéraux. Oui mais... la CSG est proportionnelle (7,5 % de tous les revenus), là où l'IR est progressif. Concentré sur la moitié des ménages (l'autre ne le paie pas), son rapprochement avec la CSG, impôt social payé par tous, serait faire un grand pas vers la retenue à la source. Là encore, pourquoi pas. Mais deux dangers sont alors à craindre pour les classes moyennes que l'on s'apprête à tondre. Celui de rendre la CSG progressive, ce qui poserait la question du seuil à partir duquel elle augmenterait. Nul doute que la droite n'a pas la même vision que la gauche du niveau à partir duquel on est « riche ». Et surtout celui de rendre l'impôt indolore, puisqu'il serait retenu directement sur le salaire ou les revenus de l'épargne. En d'autres termes, avec un tel projet, on risque de fabriquer une parfaite machine à augmenter les impôts. Copé s'en défend. Mais dans le même temps, il reconnaît que en matière de dette, « ça commence à bien faire ». Or, avec une telle arme fiscale, la tentation serait forte de faire jouer la maxime qui veut qu'en matière d'impôt « mieux vaut faire payer les pauvres, car ils sont beaucoup plus nombreux » ! De sorte que, paradoxalement, en interdisant pour l'heure toute hausse de la fiscalité, le bouclier fiscal finirait presque par apparaître comme une protection pour les classes moyennes !  [email protected] Mabille
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