Ne taxez pas (seulement) les banques  !

La France avait son slogan, aussi simpliste que percutant : « Faire payer les riches ! » Le monde (développé) a désormais le sien, tout aussi populaire : « Faire payer les banques. » Eh bien, fol qui s'y opposerait, tant est grand le ressentiment contre cette « finance casino » à qui l'on doit la crise et ses cohortes de chômeurs. Même Londres, paradis fiscal et réglementaire devant l'éternel pourtant, a confirmé lundi, par la voix du Premier ministre Gordon Brown, que l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni étaient proches d'un accord sur la création d'une taxe internationale susceptible de rapporter des milliards de livres (ou d'euros). Si le projet va à son terme, ce sera la mission du G20, il s'agira d'une bonne nouvelle, assurément, pour les finances publiques des États dont la crise a fait exploser l'endettement. C'en sera, en revanche, une mauvaise pour l'immédiate sortie de crise et, plus sûrement encore, pour le futur. Pour l'immédiate sortie de crise, parce qu'une taxe venant s'ajouter au durcissement envisagé des règles prudentielles (des exigences en fonds propres) grèverait la capacité des établissements financiers à prêter. Or, en Europe, au contraire des États-Unis, les banques assurent 70 à 80 % des besoins de financement des entreprises. Pour le futur, parce que, à trop entraver les banques, on encourage les professionnels, et leur créativité, à rejoindre des établissements moins régulés et moins taxés. Comme les « hedge funds », par exemple. Ces « hedge » pour lesquels Londres, qui en abrite plus des trois quarts en Europe, se bat pour éviter tout durcissement de la réglementation. Si l'on veut vraiment limiter la « finance casino », c'est tout le secteur qu'il faudra taxer. [email protected] angel gay
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