Le malaise persiste chez Thales

L'épidémie de départs continue chez Thales. Après une majorité de membres du comité exécutif (Comex) partis ou poussés, sans ménagement pour certains, à quitter le groupe d'électronique, c'est au tour des N-2 ? des cadres dirigeants des niveaux hiérarchiques (12A et 12B) juste inférieurs à ceux des membres du Comex ? d'accepter des propositions d'embauche pour exercer leurs talents ailleurs. Selon nos informations, une dizaine d'entre eux ont déjà achevé leurs négociations ou sont en train de le faire. L'épidémie ne touche pas que les cadres dirigeants français, qui ont des états d'âme depuis l'arrivée du PDG Luc Vigneron. Il y a aussi des étrangers qui font leurs cartons. C'est le cas de l'Italien Paolo Aielli, directeur général des activités Systèmes de Sécurité, et du Britannique Mark Barclay, numéro deux en Grande-Bretagne parti chez Airbus UK. Parmi les Français, l'une des meilleures juristes du groupe Coralie Bouscasse est partie chez Areva. Une figure de Thales International va également partir, Isabelle Azemard, en charge de l'Europe de Nord et centrale. Et la fuite des talents du groupe n'est pas close.mauvaise humeur Le malaise est donc persistant chez Thales. Et ce, en dépit du soutien public récemment affiché par Charles Edelstenne, le PDG de Dassault Aviation, devenu l'an dernier le partenaire industriel de l'électronicien. Le groupe connaît depuis plusieurs semaines une recrudescence de manifestations de mauvaise humeur, qui va aller au-delà du conflit salarial chez Thales Alenia Space (TAS). Vendredi, l'intersyndicale du site de TAS à Toulouse, appuyé par 700 salariés, a bloqué toute la journée la sortie d'une antenne qui devait être livrée au site de Cannes, « ce qui impacte directement le planning d'un satellite déjà sur le chemin critique », selon les syndicats. Ces derniers doivent rencontrer le 13 avril Luc Vigneron « pour parler des problèmes de gouvernance » au sein de la filiale, ainsi que le PDG de TAS Reynald Seznec, le 7 avril. Au-delà, depuis près de deux mois, les salariés se mobilisent avec les syndicats en organisant des fermetures de sites, des filtrages à l'entrée de la majorité des sites, des manifestations et rassemblements divers dont deux devant le siège à Neuilly rassemblant à chaque fois plusieurs centaines de personnes. Les journées nationales de protestations sociales des 18 février, 11 mars et 1er avril ont touché la majorité des implantations de Thales.
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