Bases en province : Air France prévoit 54 nouvelles routes

C'est, grosso modo, un treizième mois de trafic pour Air France-KLM qu'apportera le plan de reconquête de la compagnie française face aux low-cost s'il voit le jour. Selon plusieurs sources syndicales, ce projet dit « bases province », qui consiste, par le biais d'une baisse de coûts de 15 %, à augmenter fortement l'offre de vols au départ de quatre aéroports de province (Marseille, Nice, Toulouse et Bordeaux) à des tarifs bon marché, doit générer « quatre à cinq millions de passagers supplémentaires par an » en vitesse de croisière, en 2012. C'est l'estimation communiquée lundi par le directeur général de la compagnie Pierre -Henri Gourgeon lors d'une présentation du projet devant le Comité central d'entreprise (CCE).« C'est énorme », confie un analyste, qui estime le gain de chiffre d'affaires entre 200 et 400 millions d'euros. La contre-attaque d'Air France est de taille. La compagnie a l'intention d'ouvrir 54 nouvelles routes aériennes. Cela, vers des destinations « soleil » comme l'Italie, l'Espagne, la Grèce, voire la Turquie, mais aussi vers les pays nordiques, sans oublier les vols intérieurs, selon d'autres sources. Pour atteindre un tel niveau d'activité, Air France compte à la fois ajouter deux avions sur chacun des quatre aéroports concernés, qui en comptent huit aujourd'hui, et augmenter de 40 % la production en heures de vols de la totalité de la flotte basée sur ces aéroports (40 au total). Ceci en réalisant des demi-tours (le temps passé entre l'atterrissage et le décollage) en 30 minutes sur les aéroports. Prévue pour démarrer en juin, la première base devrait débuter en août ou septembre.Productivité accrue de 25 %Reste à convaincre l'ensemble des salariés. La partie est loin d'être gagnée concernant l'ensemble des professions de la compagnie (navigants, personnel d'escale) dont les problématiques sont complètement différentes. Pour les pilotes, l'enjeu des négociations avec la direction est simple : quelle augmentation de salaires apporter à l'augmentation d'environ 25 % de leur productivité ? Quant au personnel de cabine, dont la représentation syndicale est éclatée, le projet ne semble pas susciter un grand enthousiasme, malgré les besoins en recrutement estimés par la direction à 120 personnes (100 pour les pilotes). Subissant des baisses d'effectifs régulières, le personnel au sol, de plus en plus supplanté par l'arrivée de nouvelles technologies dans les aéroports, proteste contre la direction, qui souhaite recourir à la sous-traitance pour certaines activités.
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