Jean-François Copé joue l'alliance avec Nicolas Sarkozy

Ce mardi, Jean-François Copé réunit à l'Assemblée nationale son club Génération France pour un « forum thématique » sur la dette et les déficits publics. Le patron des députés UMP a dénombré 86 antennes de son association dans toute la France. Une mobilisation militante indispensable pour celui qui veut jouer le premier rôle à droite dans la préparation du projet présidentiel de 2012. Le député-maire de Meaux n'a pas parlé avec le chef de l'Etat de ses propositions fiscales, et notamment de la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG-CRDS (lire ci-dessous). Et pourtant, depuis la lourde défaite de la droite aux élections régionales, Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé se parlent souvent. Le climat a bien changé depuis qu'en 2007 le président a fait sortir son cadet de dix ans du gouvernement, pensant le confiner dans son rôle de président de groupe. La « coproduction législative », « l'hyperParlement » prônés par Jean-François Copé ont ensuite été perçus comme autant de manifestations d'indépendance et d'insolence vis-à-vis de « l'hyper-président ». Et les relations notoirement exécrables entre le patron des députés et le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, un « ultra » du sarkozysme, ne facilitaient pas l'apaisement avec l'Elysée. « Montée en puissance »Aujourd'hui, les proches de Jean-François Copé estiment que des collaborateurs de Nicolas Sarkozy, au premier rang desquels le très influent secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, ont joué un grand rôle dans le rapprochement entre le chef de l'Etat et le député-maire de Meaux. Jean-François Copé estime aussi qu'il a marqué des points depuis les universités d'été de l'UMP à Seignosse, début septembre, « avec une montée en puissance sur le fond », illustrée par sa position sur la burqa, très en amont de celle du gouvernement et des autres responsables de la majorité. Et puis il y a eu la « câlinothérapie » des députés UMP après la déroute du 21 mars et la gestion des reculs de Nicolas Sarkozy sur la taxe carbone et, bientôt, sur le bouclier fiscal. « Un atterrissage en douceur pour ne pas fragiliser le président », souligne-t-on chez le député-maire de Meaux.Jean-François Copé a aussi expliqué au chef de l'Etat qu'il ne serait jamais candidat contre lui en 2012, puisqu'il se prépare pour 2017. Il lui a dit qu'avec Génération France il espérait bien lui fournir la « plate-forme » programmatique pour la présidentielle et a précisé qu'il avait « pris goût à la libert頻. « Pas question d'un schéma à la Sarkozy-Chirac », explique le député-maire de Meaux, qui salue la naissance d'une « alliance objective » avec le président de la République. Les détracteurs de Jean-François Copé dans la majorité l'accusent de chercher en fait à distancer d'éventuels rivaux, comme François Fillon ou Xavier Bertrand. Lui juge normal « de se coordonner pour gérer les choses » après une défaite comme celle des régionales. Et l'alliance avec Nicolas Sarkozy a une limite. Jean-François Copé refuserait d'aller à Matignon car une « relation de subordination » ne le tente pas.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.