Si, depuis de nombreuses années déjà, les marques diversifient leurs activités, on voit naître depuis le début des années 2000 une nouvelle génération de créateurs prêts à s'unir pour affronter les mastodontes du secteur. à l'instar des membres du collectif De Jeunes Gens Modernes(*) qui, chaque jour en ligne, « délivrent leur vision du lifestyle », de nouvelles griffes parient sur le travail d'équipe et l'énergie collective. Présentés actuellement au Bon Marché (jusqu'au 24 avril) dans le cadre de l'exposition « Esprit Factory, la Nouvelle Scène », ces « tribus » éditent (comme à la grande époque de l'Usine, fondée par Andy Warhol) des produits qui leur ressemblent. Les danseurs, mannequins et autres créatures talentueuses chères au roi du Pop Art ont laissé place à des personnalités tout autant créatives mais bien plus ancrées dans la réalité - sorties pêle-mêle du monde de la musique, de l'art contemporain ou du style. Ainsi, Commune de Paris, 1871, fondé par trois Parisiens issus de la mode, du graphisme et du design, mise « sur la rencontre de la nouvelle garde internationale et d'artisans traditionnels » en proposant une sélection d'articles aussi hétéroclites qu'essentiels : éventails, polos et même papiers peints. Tandis que Surface to Air, créé dans la capitale par un groupe d'amis au début des années 1990, n'en finit plus de nous convaincre avec ses collections de classiques revisités (denim, tee-shirts, manteaux), à retrouver à Paris, mais aussi São Paolo et, très prochainement, à Copenhague. Non contente de séduire une clientèle installée dans le monde entier (grâce à une centaine de points de vente), la joyeuse bande, qui réunit également de jeunes directeurs artistiques dans ses branches « Studio » et « Films », est aussi régulièrement consultée par des marques de luxe (Louis Vuitton, Marc Jacobs, L'Oréalcute;al ou encore Diesel) pour son oeil aiguisé et novateur. Le «?sens de la pop?» Une passion pour l'univers audiovisuel partagée par le Suédois Acne qui, en parallèle de ses jeans haut de gamme ou de sa récente collection de mobilier, réalise des films et des publicités. Enfin, le collectif Tigersushi (et sa vingtaine de contributeurs), plus confidentiel malgré ses dix ans d'âge cette année, mêle « avant-garde, exigence et sens de la pop ». Alors que sa section musique sort un opus à la fin du mois, sa branche mode, baptisée « Tigersushi Furs », crée, entre autres, de parfaits cachemires. à dénicher au 27, rue de Saintonge, Paris iiie. (*) www.dejeunesgensmodernes.com

latribune.fr

05 Avr 2010, 23:20

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