La récolte de cacao ivoirienne serait inférieure aux attentes

Le géant des matières premières, Cargill, a ouvert le 2 avril une troisième antenne au Viet-nam, dans la province de Binh Phuoc, pour acheter les fèves directement aux fermiers. Comme les autres négociants, Cargill tente de s'affranchir de la mainmise de la Côte d'Ivoire sur le marché du cacao, en diversifiant ses sources d'approvisionnement. Car les aléas de la récolte ivoirienne font toujours la pluie et le beau temps sur le marché. Le recul de 16 % des livraisons de cacao dans les ports de San Pedro et Abidjan, au mois de février, ont fait grimper le prix des fèves, qui ont bondi à un plus-haut depuis plus d'un mois, la semaine dernière, à 2.251 livres sterling la tonne sur le Nyse Liffe pour l'échéance la plus proche. A New-York, les cours ont connu leur plus forte hausse hebdomadaire depuis le mois de novembre (+ 4,2 %). Et selon les déclarations d'un membre de la Bourse du café et du cacao (BCC), la faiblesse des pluies, ainsi que des parasites, limiteraient la production, qui pourrait reculer de plus de 8 % cette année. Des déclarations prises avec réserve par un spécialiste. « Les cours du cacao ont baissé, surtout parce que des investisseurs financiers sortaient du marché. Or ce type de déclaration inverse justement la tendance, ce qui pourrait arranger certains intérêts » assure un trader. Depuis la dissolution du gouvernement mi-février, le risque de troubles politiques susceptibles de perturber la filière inquiète les acheteurs de fèves. Pourtant, les prix ont baissé. Aux Etats-Unis, le nombre d'options d'achat détenues par des investisseurs financiers a fortement baissé, sans doute parce que les hedge funds ont tendance à fuir les marchés sur lesquels les enjeux politiques se font trop présents.léger déficit anticipéCôté fondamentaux, le thème du déclin de la production ivoirienne n'est pas nouveau. Mais cette année, il pourrait être accentué par la sécheresse constatée sur d'autres zones de production, comme l'Indonésie, la Malaisie, le Viet-nam. Après un surplus l'année dernière (32.000 tonnes), l'association internationale du cacao (ICCO) anticipe un léger déficit de l'offre pour les deux prochaines années, en raison du déclin de la production ivoirienne. Au total, 3.597 millions de tonnes de fèves sont attendues cette année, alors que la demande semble redémarrer plus rapidement que prévu.
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