Quand un chercheur mouille le maillot

Guillaume Chelius est un chercheur comblé : il va assouvir sa passion pour l'endurance tout en menant un projet de recherche inédit. Il participe cette semaine au Marathon des sables dans le désert marocain : une course de 250 kilomètres effectuée en sept jours et en autosuffisance alimentaire, hormis l'eau qui est fournie sur le parcours. Ce scientifique sportif aura le corps bardé de seize capteurs électroniques pour analyser en temps réel le comportement des différents organes dans des conditions extrêmes. Ce projet baptisé X-Trem Log a réuni une équipe de cinq personnes sous l'égide de l'Inria (Institut National de la recherche informatique). Ils ont conçu des capteurs corporels qui devront rester en position durant toute la durée de l'épreuve. Des algorithmes ont été développés pour gérer une masse de données que chacun des modules stockera dans sa propre mémoire. « Le problème principal est de synchroniser chaque capteur pour avoir le même référentiel temporel. Or cette transmission permanente via une liaison radio doit être optimisée car elle consomme beaucoup d'énergie », explique Guillaume Chelius.Intérêt pour les handicapésL'équipement ne pèse que 300 grammes mais se rajoute aux 8 kilos du sac à dos du coureur. L'ergonomie a été étudiée grâce à un partenariat avec le groupe Salomon qui a travaillé pour intégrer les capteurs dans les tissus et les semelles des chaussures. Les mesures biomécaniques récoltées serviront à améliorer la conception des vêtements sportifs. « Salomon a tout de suite été séduit par l'ampleur du défi », assure Guillaume Chelius. Les données fournies par les capteurs sur les articulations seront analysées par les chercheurs de l'Inria spécialisés dans l'assistance fonctionnelle aux personnes handicapées. Ces capteurs ont aussi vocation à être intégrés dans des appareils de rééducation. Le travail sur la robustesse et la miniaturisation des capteurs intéresse aussi les biologistes qui travaillent sur les mouvements migratoires des animaux. Enfin, les données physiologiques comme le rythme cardiaque, permettront de mieux connaître l'impact de la course et des facteurs environnementaux (température, luminosité) sur le métabolisme du coureur. Laurent Pericone
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