Attaqué, Lagardère fourbit ses armes

Le silence dans lequel le groupe Lagardèrerave;re se terre depuis près de deux semaines prend un tour inquiétant. Le 25 mars, un flibustier de la Bourse, Guy Wyser-Pratte, lançait une offensive publique contre le groupe français de médias. Dans une salve médiatique bien orchestrée (il promettait « l'exclusivit頻 à trois journaux simultanément), il attaquait sur tous les fronts : la stratégie (« il n'y en a aucune »), le statut de société en commandite (« archaïque et anti-démocratique »), Arnaud Lagardèrerave;re lui-même (« Il semble ne s'intéresser qu'au sport »). Des attaques graves laissées sans réponse à trois semaines de l'assemblée générale des actionnaires (AG).Pourtant le groupe d'Arnaud Lagardèrerave;re est bien doté en chargés de communication : un directeur de la communication, Thierry Funck-Brentano, membre du comité exécutif et co-gérant de la commandite depuis mars ; un porte-parole de la gérance, Ramzi Khiroun, au comité exécutif depuis octobre ; et une équipe de consultants extérieurs menée par Stéphane Fouks, le patron de l'agence de communication Euro RSCG. Ce silence assourdissant est en fait censé faire retomber le « souffl頻 Wyser-Pratte. Le raider ne demandait qu'à jouer au ping-pong par presse interposée avec Arnaud Lagardèrerave;re. « Ce dernier fera tout pour ne pas lui répondre d'égal à égal », affirme un observateur.dénombrer ses amisDerrière cette façade indifférente, c'est, selon nos informations, le branle-bas de combat au siège du groupe. C'est d'abord le moment pour Arnaud Lagardèrerave;re de compter ses amis. Sur le papier, le risque de putsch à l'AG du 27 avril est quasi-nul. Guy Wyser-Pratte affronte avec 0,53 % du capital un bloc réunissant plus de 27 % des droits de vote : Arnaud Lagardèrerave;re en a 13,9 % (et 9,6 % du capital), le fonds américain du groupe Axa - Alliance Bernstein - en détient 8,2 %, et le fond Qatar Investment Authority, en possède 5,4 %. Mais il faut parer à toutes les éventualités. Car Guy Wyser-Pratte amène souvent derrière lui d'autres investisseurs, même si les banques de Lagardèrerave;re n'en ont pour l'heure pas identifié et ni trouvé trace sur le marché de signes inquiétants de ramassage de titre. Une seule des résolutions déposées par le franco-américain a une probabilité non nulle de passer à l'AG, celle proposant son nom au conseil de surveillance. « Les petits actionnaires et surtout les fonds anglo-saxons peuvent être sensibles aux arguments du raider car tout ce qu'il dit n'est pas faux », s'inquiète sous couvert d'anonymat un proche d'Arnaud Lagardèrerave;re. Les recommandations des sociétés de conseil aux actionnaires (Risk Metrics aux états-Unis, Proxinvest ou Déminor en Europe) vont ainsi être surveillées de près Car sur les nominations au conseil de surveillance, la gérance (donc les 13,9 % d'Arnaud Lagardèrerave;re) ne prend pas part au vote. Alors que Raymond Lévy devrait céder la présidence de ce conseil, deux nouveaux entrants sont soumis à l'AG : Patrick Valroff, le directeur général de Calyon, et Jean-Claude Magendie, premier président de la cour d'appel de Paris.Nouveau métierCôté stratégie aussi, les grandes manoeuvres sont engagées. Un signe : Arnaud Molinié, poulain d'Arnaud Lagardèrerave;re, a été écarté du comité exécutif l'été dernier tout en conservant le titre de directeur de la stratégie du groupe qui lui avait été donné il y a deux ans. Après avoir recentré le groupe sur les médias, le fils du fondateur Jean-Luc Lagardèrerave;re, cherche un nouveau métier. Selon nos informations, cela fait plusieurs mois que des cibles potentielles sont examinées. En vain jusqu'ici. En dehors du sport (lire ci-dessous), les autres activités du groupe (livre, presse magazine, distribution, radio) sont considérées comme matures et donc pourront être cédées s'il le faut. D'ailleurs, la participation de 20 % que le groupe détient dans Canal Plus est à vendre. JP Morgan et BNP Paribas auraient le mandat, et la mise en bourse de ce paquet (valorisé 1,5 milliard d'euros) est l'une de leurs hypothèses. La difficulté pour Arnaud Lagardèrerave;re, est qu'il ne pourra guère faire d'annonce concrète sur ces sujets à son AG le 27 avril.
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