Jusqu'où l'euro glissera-t-il ? ?

L'euro a crevé hier le plancher de 1,29 dollar et flirté avec les 1,28. C'est son niveau le plus bas depuis mars 2009, mais il est loin de son minimum historique de 0,823 dollar, en octobre 2000. Il n'y aurait rien de catastrophique dans ce repli, qui ne fait que corriger une surévaluation ressentie par beaucoup d'exportateurs européens. si le contexte était différent?????????Mais la crise grecque vient de prendre un tour violent avec la mort de trois personnes dans un incendie provoqué par des manifestants à Athènes. Ce « premier sang » ramènera-t-il chacun à la raison ou augure-t-il de désordres sociaux croissants?? Ce risque politique était dans tous les esprits hier. D'autant plus que le début de contagion financière, la méfiance touchant d'autres dettes souveraines de la zone euro (Moody's a placé sous revue la note du Portugal, l'Espagne est fragilisée depuis les rumeurs de mardi), fait craindre un sauve-qui-peut sur les marchés.La monnaie unique a dévissé beaucoup plus vite depuis l'annonce, dimanche, du plan de sauvetage grec de 110 milliards (80 de l'Union européenne, 30 du FMI), traduisant un scepticisme persistant. La chancelière allemande Angela Merkel, s'adressant au Bundestag pour convaincre les députés d'autoriser le prêt de 22 milliards d'euros à la Grèce d'ici 2012, a eu des accents inhabituellement dramatiques?: « Il y va de l'avenir de l'Europe et de l'avenir de l'Allemagne en Europe », a-t-elle martelé, « nous protégeons notre monnaie en aidant la Grèce. » Les Bourses européennes ont toutes fléchi hier encore?: Paris a perdu près de 1,5 %, Madrid et Lisbonne plus de 2 %, Londres 1,28 % et Francfort 0,8 %.La nouvelle phase de la crise, celle des finances publiques, renvoie paradoxalement à celle de l'après-Lehman, avec des inquiétudes renouvelées sur les banques. À cette différence près que la capacité d'intervention des États est désormais entravée. Le risque grec est concentré sur quelques grands établissements allemands et français. Mercredi, la Société Généralecute; Générale a révélé qu'elle était exposée pour 3 milliards d'euros en ce qui concerne la dette d'État grecque et pour 13 milliards pour celle de l'ensemble des pays jugés fragiles de la zone euro (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne). Si l'euro avait été un bouclier protecteur pendant la crise de 2008-2009, ce bouclier semble aujourd'hui se fissurer.
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