Veolia Transport et Transdev mettent sur les rails un nouveau géant mondial

Certains doutaient que le rapprochement annoncé en juillet dernier de Transdev et de Veolia Transport puisse être mené à son terme, tant les cultures entre les deux groupes français et leur taille sont différentes. Avec un peu de retard par rapport au calendrier avancé initialement, la signature des accords définitifs au rapprochement entre la filiale de la Caisse des dépôts et consignation (CDC) et la branche transport de Veolia Environnement avait été annoncée mardi. Mais « c'est aujourd'hui [mercredi, Ndlr] que nous pouvons annoncer la naissance d'un géant mondial des transports, premier opérateur privé mondial de la mobilité durable », s'est félicité lors d'une conférence de presse le directeur général de la CDC, Augustin de Romanet.Le travail a été long pour en arriver là, la SNCF avait d'ailleurs convoité en premier Transdev. Il n'est pas fini. La notification auprès des autorités de la concurrence européennes interviendra prochainement. Au vu des positions très importantes de ce nouvel ensemble aux Pays-Bas, pas impossible d'ailleurs que des cessions d'actifs soient demandées. Le closing de l'opération devrait être fait vers la fin de l'année, et l'introduction en Bourse, par le biais d'une augmentation de capital, interviendra dans les douze mois.Pour parvenir à un ensemble Veolia Transport-Transdev, détenu à 50/50 par les deux parties, une augmentation de capital de Transdev de l'ordre de 200 millions d'euros devra être souscrite par la CDC. Les valorisations des entités fusionnées ont été basées sur un multiple de l'ordre de 7,4 fois l'Ebitda, « soit des bases comparables à ce qui a été fait lors de l'opération Deusche Bahn - Arriva », a précisé le directeur général de Veolia Environnement, Antoine Frérot. Veolia Environnement sera le partenaire industriel du nouvel ensemble, qui affiche une dette de 1,8 milliard d'euros, et la CDC l'actionnaire stratégique sur le long terme. Antoine Frérot sera appelé à devenir son président, Joël Lebreton, actuel patron de Transdev, son directeur général et son pendant chez Veolia Transport, Cyrille du Peloux, endosserra le rôle de directeur général délégué.Dans un environnement très porteur pour les transports publics (urbanisation croissante dans le monde entier), Veolia-Transdev, présent dans 28 pays, mise sur sa capacité à proposer des offres nouvelles, innovantes et complètes pour croître. À l'horizon 2015, le groupe devrait réaliser un chiffre d'affaires de l'ordre de 10,2 milliards d'euros, en hausse de 6 % sur la période 2009-2015. « Avec cette taille, nous pourrons être encore plus crédible vis-à-vis des autorités organisatrices », a assuré Augustin de Romanet. Des synergies de coûts de 70 millions d'euros par an devraient être réalisées mais aucun départ contraint n'est prévu.
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