L'issue de l'élection britannique reste ouverte

A l'issue d'une campagne électorale complètement folle, les 44 millions d'électeurs britanniques sont enfin appelés à se rendre aux urnes ce jeudi, pour élire leurs 650 députés. Et bien malin qui pourrait prédire le résultat.La seule quasi-certitude est que le taux de participation devrait augmenter. Après avoir boudé les élections de 2001 et 2005, sans véritable enjeu, les Britanniques semblent avoir repris goût à la politique. Pour le reste, les derniers sondages donnent autour de 35-37 % aux conservateurs, 28-30 % aux travaillistes et 26-28% aux libéraux-démocrates. Etant donné le mode de scrutin (uninominal à un tour), qui favorise les partis qui ont des bastions régionaux (essentiellement les travaillistes), les projections en nombre de sièges restent incertaines : actuellement, cela donne environ 270 sièges aux conservateurs et aux travaillistes, et seulement 70 aux lib-dems. Tous seraient loin de pouvoir constituer une majorité absolue (326 sièges), ouvrant la voie à une coalition (voir ci-dessous). Reste cependant quatre questions en suspens.? Première question : Les libéraux-démocrates confirmeront-ils leur popularité ? Leur soutien semble en train de retomber, après l'envolée de mi-avril. Les Britanniques, qui ont « découvert??» Nick Clegg avec le premier débat télévisé, avaient initialement apprécié sa fraîcheur. Mais ils pourraient hésiter au dernier moment, estimant qu'il n'est pas suffisamment crédible.? Deuxième question : les conservateurs ont-ils convaincu ? David Cameron, leur leader, a entrepris de moderniser son parti. Mais son ton dur contre le déficit fait craindre aux Britanniques que le changement ne soit que cosmétique, cachant un parti « thatchérien ». ? Troisième question : Les Britanniques auront-ils un sursaut envers le Labour ? Gordon Brown est impopulaire, certes. Mais les derniers sondages indiquent une légère remontée. Sa compétence économique et sa capacité à faire face aux crises rassurent. Il demande aux électeurs de « rester avec moi » parce que ses opposants « sont un trop grand risque ».? Dernière question : y aura-t-il des votes tactiques  ? Un vote « tout sauf Cameron » pourrait se dégager chez les électeurs de centre-gauche, qui choisiraient travaillistes ou lib-dems suivant les circonscriptions où ils se trouvent. Le futur gouvernement dépend des réponses à ces questions. n
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