La météo joue des tours à Lafarge

LA VALEUR À SUIVREDepuis quatre ans, Lafarge s'est renforcé à marche forcée dans les pays émergents au point que ceux-ci pèsent désormais 52% de son chiffre d'affaires. Gage de croissance à long terme, cette politique ne paye pas à tous les coups. Le numéro un mondial du ciment a vu son résultat opérationnel courant plonger de 30% au premier trimestre à 236 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en recul de 10% à 3,28 milliards. Outre la persistance de la crise dans les pays développés et en Europe de l'Est, le groupe a souffert des «très mauvaises conditions météorologiques»: pluies et sécheresse dans les pays émergents, hiver rigoureux dans les pays mûrs. «Lafarge a aussi été affecté par les problèmes politiques au Nigéria, l'arrivée d'un nouvel entrant en Jordanie et l'arrêt d'un four pour maintenance en Algérie, détaille Jean-Christophe Lefèvre-Moulenq, analyste au CM-CIC Securities. Les résultats en Afrique et au Moyen-Orient ont d'autant plus déçu que les marges brutes d'exploitation dans cette zone sont traditionnellement élevées. » «Ce trimestre, traditionnellement petit pour Lafarge, sera probablement sans signification pour l'ensemble de l'année», a relativisé le pdg Bruno Lafont, maintenant sa prévision d'un léger rebond des volumes globaux de ciment en 2010. Outre la croissance continue des marchés émergents, Bruno Lafont mise toujours sur une reprise au second semestre des marchés de la construction dans les pays industrialisés, «même s'il reste des incertitudes sur la date et l'intensité» de ce redémarrage. La nouvelle crise qui secoue les marchés financiers peut pourtant faire craindre que cette reprise ne soit retardée. Sophie Sanchez ? 4,82 %
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