Chambardement en vue chez les syndicats de fonctionnaires

Le compte à rebours a commencé pour les fédérations syndicales de fonctionnaires. Dans une circulaire qui vient d'être publiée, le gouvernement a, en effet, fixé au jeudi 20 octobre 2011 la date des élections professionnelles générales dans les fonctions publiques d'État et hospitalière. Les huit fédérations (CGT, UNSA, CFDT, Solidaires, FSU, FO, CFTC et CGC) ont donc à peine plus d'un an pour faire la preuve de leur représentativité auprès des 1,9 million d'électeurs dans la fonction publique d'État et des 770.000 agents hospitaliers. Contrairement au secteur privé, où l'étalement des élections dans les entreprises sur un cycle de quatre ans induit une réforme progressive de la représentativité (lire ci-contre), l'exécutif a opté pour un basculement très rapide dans la fonction publique. Seule la « territoriale » dispose d'un délai supplémentaire, les premières élections couvrant les trois versants de la fonction publique étant prévues en 2014. tri radicalLe bouleversement s'annonce d'ampleur. Car la loi sur le « dialogue social dans la fonction publique », adoptée avant l'été par le Parlement, s'inspire directement de la réforme de représentativité initiée dans le secteur privé depuis 2008. Certes, les seuils décidant du maintien de la représentativité n'ont pas été fixés dans la loi et doivent faire l'objet d'une discussion entre l'exécutif et les syndicats à la rentrée. Mais s'ils oscillent - comme c'est probable - entre 8 % et 10 % des voix, certaines organisations sont d'ores et déjà menacées. Ainsi, en prenant comme base le dernier cycle électoral dans la fonction publique d'État, seules six fédérations ont passé ou frôlé la barre fatidique des 10 %, En revanche, avec respectivement 4,2 % et 2,2 % des voix, la CGC et la CFTC ne sont pas en mesure d'assurer leur survie à terme. Dans la fonction publique hospitalière, le tri est encore plus radical. Seules la CGT (31,5 %), FO (22,1 %) et la CFDT (24,4 %) ont une assise suffisante. Mais Solidaires n'est qu'à 9,1 %, l'Unsa à 4,6 %, la CFTC à 3,9 % et la CGC est quasi inexistante avec 0,5 %. À terme, le paysage syndical en sortira chamboulé. Et sans doute beaucoup plus rapidement que ne l'avaient imaginé une partie des signataires des « accords de Bercy » de mai 2008. À l'époque, à l'exception de FO et de la CFTC, toutes les fédérations de fonctionnaires avaient paraphé ce texte que le gouvenement a repris dans son projet de loi. enjeu majeurPour certaines organisations, l'enjeu est aussi financier. Car les fédérations, voire les confédérations, assument une partie de leur mission grâce aux « mises à disposition» de la fonction publique. Pour certaines organisations, perdre leur représentativité lors des élections générales de 2011 signifie une réduction drastique de leurs moyens. L'enjeu est d'importance. Lorsqu'il a ouvert le 15 juillet dernier les discussions sur les moyens alloués aux syndicats par les employeurs publics, Georges Tron, le secrétaire d'État à la Fonction publique, n'a pas caché qu'il souhaitait les lier davantage au poids de chaque organisation...
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.