Banque privée : UBS et Credit Suisse parient sur l'Asie

À la recherche d'argent frais. Les deux géants de la finance helvétique, UBS et Credit Suisse, se sont mis en quête de nouveaux clients pour leur banque privée. Pour eux, l'enjeu est de taille, puisque environ la moitié de leurs bénéfices provenait de cette activité au deuxième trimestre. Pendant la crise, les deux groupes ont subi des sorties de capitaux. À l'inverse de sa rivale, UBS n'a toujours pas renoué avec la collecte positive. La semaine dernière, à l'occasion du European Private Banking Summit, à Zurich, les deux banques ont détaillé leur stratégie de développement. Chez UBS comme chez Credit Suisse, l'accent a été mis sur les pays émergents, et notamment la région Asie-Pacifique. « Nous nous attendons à observer les croissances les plus fortes à Singapour et Hong Kong », déclarait ainsi René Mottas, le patron de la gestion de fortune d'UBS en Europe. Le groupe souhaite également « accélérer la croissance organique au Japon et continuer d'investir sur le long terme en Chine ». Au mois de mars, Oswald Grübel, le directeur général, avait dévoilé un plan de recrutement de 400 banquiers privés asiatiques, en plus du millier existant. Fin 2009, ses clients domiciliés dans la zone Asie-Pacifique représentaient 17 % de l'ensemble des actifs investis, soit 355 milliards de francs. L'Europe toujours attractivePour autant, UBS ne délaisse pas son terrain de jeu historique, l'Europe. Elle concentrera ses efforts sur l'Allemagne et la Grande-Bretagne, qui sont « les marchés les plus importants avec les perspectives de profits les plus grandes ». Quant à la Suisse, son berceau, la banque entend y développer encore sa clientèle en gestion de fortune, en s'appuyant sur son réseau d'agences. L'objectif d'UBS ? Compter, d'ici deux à quatre ans, plus de 1.000 milliards de francs suisses (763 milliards d'euros) d'actifs sous gestion (hors zone « Amériques »), contre 786 milliards au 30 juin dernier. Du côté de Credit Suisse, la direction veut également mettre le cap sur le continent asiatique, où elle compte 9 % du total de ses actifs gérés (74,2 milliards de francs). Le groupe entend faire croître sa masse de capitaux de 15 % à 20 % par an et engranger au total entre 35 et 45 milliards de francs dans la région d'ici à 2012. En Suisse, où sa présence est très importante, c'est entre 40 et 50 milliards qu'elle souhaite récolter. Au total, Credit Suisse espère voir entrer dans ses caisses entre 180 et 230 milliards de francs d'ici à 2012. Sur les six premiers mois de l'année, elle a collecté près de 25 milliards de francs d'argent frais : 8 milliards provenaient de la zone « EMEA » (Europe, Moyen-Orient et Afrique), 7,1 milliards de la région Asie-Pacifique, 6,1 milliards de la Suisse et 3,6 milliards du continent américain. Alexandre Maddens
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