Les syndicats jouent leur va-tout le 7 septembre

Les syndicats jouent l'avenir de la réforme mardi. De l'ampleur de la mobilisation contre la réforme des retraites dépendra leur capacité à infléchir le projet du gouvernement, qui sera examiné à partir du 7 septembre à l'Assemblée nationale. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, en est très conscient : « Selon le niveau de mobilisation de mardi, le gouvernement bougera ou ne bougera pas sur cette réforme. La seule chance aujourd'hui, puisque le dialogue ne permet pas de le faire, de faire changer cette réforme, de faire en sorte qu'elle soit plus juste, c'est d'être très nombreux dans la rue mardi et c'est un moment crucial [...]. »Tous les syndicats, unis contre la réforme, souhaitent mobiliser autant que le 24 juin, voire franchir la barre des deux millions de manifestants, comptabilisés ce jour-là par les syndicats. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a appelé les salariés à faire de la journée de mardi « un rendez-vous hors du commun » qui ne sera pas un « baroud d'honneur ».Pour faire le plein, les militants n'ont pas lésiné sur les moyens. Matériellement, ils ont eu le temps de s'organiser (lire page 4), puisque la date du 7 septembre est connue depuis la fin juin. Résultat : au coeur de l'été, les réunions, les actions, les distributions de tracts, les pétitions... se sont multipliées sur le Tour de France, Paris Plage, l'aire d'autoroute des Portes de Corrèze sur l'A20... « De mémoire de syndicaliste, cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu une telle implication », confie un militant cégétiste. Cette forte mobilisation s'est doublée depuis peu d'une sortie de leur réserve des syndicats sur la capacité du ministre du Travail, Éric Woerth, embourbé dans l'affaire Bettencourt, de porter la réforme. Dans un entretien aux « Échos » de vendredi avec son homologue de la CGT, Bernard Thibault, le secrétaire général de la CFDT, Français Chérèque, affirme ainsi que les démêlés d'Éric Woerth constituent « un vrai problème », car « on n'aborde plus du tout le fond du dossier ».un « CPE bis »Ce nouveau positionnement syndical ? dénoncé par Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP, qui a accusé vendredi les syndicats d'avoir « rejoint les partis politiques » dans la chasse à l'homme ? pourrait agréger d'autres mécontentements. Et certains syndicalistes se prennent déjà à rêver d'un « CPE bis ». Le Contrat première embauche que le gouvernement avait dû retirer en avril 2006 face à la mobilisation syndicale. Isabelle Moreau
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