Le chinois Chery pourrait s'implanter en Espagne

L'Espagne va-t-elle abriter la première usine européenne d'un constructeur automobile chinois ? La Catalogne « est la mieux placée pour accueillir le géant chinois Chery », affirmait en fin de semaine un communiqué de la région espagnole, au retour d'une visite en Chine du président de la Catalogne, José Montilla. Ce dernier y a rencontré les dirigeants de Chery. Ils « se sont mis d'accord pour commencer une étude afin de valider (...) la viabilité économique et financière (d'une usine) en Catalogne », poursuit le communiqué. Le site permettrait la création de 3.000 emplois directs et 10.000 indirects, selon la presse espagnole. Les premiers modèles sortiraient en 2015, à destination des marchés européen et du bassin méditerranéen. Le constructeur de Wuhu (situé à 100 kilomètres de Nankin) a également reçu des offres de la part de la Turquie et de l'Italie, selon des sources citées par l'agence financière Dow Jones. Il y a dix ans, Chery ne fabriquait pas de voitures. Mais, aujourd'hui, il est devenu le premier constructeur automobile purement chinois. Il vise au moins 700.000 ventes en 2010 et 2 millions vers 2015. Il compte exporter 100.000 unités dès cette année. Contrôlée par les pouvoirs publics de sa région d'origine et des banques d'État, la firme est même le premier exportateur automobile chinois. Elle assure disposer déjà de douze sites d'assemblage hors de l'ex-empire du Milieu. Offensive sur les émergentsGlobalement, les constructeurs chinois ont exporté 242.800 véhicules au premier semestre, en hausse de 70,5 %. Et ils pourraient dépasser le demi-million sur l'année. Centrées sur leur marché intérieur, qui absorbe 97,5 % de leur production, les marques chinoises mènent toutefois l'offensive dans certains marchés émergents, peu exigeants sur la qualité et le niveau technique des véhicules mais très sensibles au prix de vente, comme le Sud-Est asiatique, le Moyen-Orient, l'Afrique, l'Amérique centrale ou les républiques de l'ex-URSS. Ces constructeurs suivent ainsi la même stratégie que leurs rivaux coréens il y a quinze-vingt ans. Ils investissent désormais également en Amérique du Sud. Chery doit ainsi débourser 500 millions d'euros au Brésil, d'après la presse locale.Mais les chinois ont aussi en vue, dans une étape ultérieure, les marchés européen et américain. S'y installer représenterait une consécration. Great Wall pourrait ainsi démarrer prochainement le montage de véhicules de loisirs en Bulgarie. JAC est en pourparlers avec le gouvernement slovaque en vue d'une implantation. Aucun de ces petits projets n'est toutefois comparable à celui de Chery. Alain-Gabriel Verdevoye
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