Combien vaut La Poste ?

Cruciale pour déterminer le poids respectif de la Caisse des Dépôts et de l'État dans le capital de La Poste, la valorisation du groupe a été au centre des tractations de ces derniers mois. Finalement, c'est une valeur de base prudente de 3 milliards d'euros qui a été retenue (moins que les fonds propres de La Poste qui ressortaient à 4 milliards au 31 décembre 2009). Mais si le groupe réalise les objectifs qu'il s'est fixé dans son plan stratégique, cette valorisation pourra être revue à 4,3 milliards d'euros, se sont entendues les parties. En toute logique, pour se maintenir à 26 %, la Caisse des Dépôts pourrait donc être amenée à verser à l'État un complément de l'ordre de 340 millions d'euros (26 % de 1,3 milliard). Entre les deux, c'est-à-dire si la correction de la valorisation est inférieure à 1,3 milliard, le versement de la CDC à l'État sera déterminé de façon linéaire. Et si La Poste dépasse ses objectifs ? Rien n'est encore annoncé, mais dans un tel cas, la Caisse des Dépôts et l'Etat devraient probablement se revoir. Les négociations et les mécanismes d'ajustement sont une chose. La communication en est une autre. C'est pourquoi, la CDC aura probablement à coeur de mettre en avant le chiffre de 3 milliards pour montrer qu'en investisseur avisé, elle a réussi à limiter la prise de risque ; l'État mettra l'accent sur les profits qu'il pourra tirer de la création de valeur à venir ; et La Poste insistera sur la « valeur d'entreprise » du groupe. Une notion à ne pas confondre avec la « valeur pour l'actionnaire » de 3 ou 4,3 milliards. La nuance est de taille ! On y intègre en effet l'endettement de La Poste : 6 milliards d'euros. La valeur de la Poste serait donc de 9 milliards d'euros. Et de 10,3 milliards si le groupe réalise son plan stratégique. Un niveau qui consolera peut-être les 287.000 « postiers » qui ont vu la jeune entreprise Seloger.com (260 personnes, 73 millions d'euros de chiffre d'affaire) être valorisée plus de 500 millions d'euros la semaine dernière. S. R.La somme de 10,3 milliards d'euros « correspond à une vAlorisation équitable de l'entreprise » explique Jean-Paul Bailly.
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