Bonduelle anticipe des ruptures de stock en 2011

« L'épinard, c'est la catastrophe, le haricot vert, le petit pois et le maïs souffrent beaucoup », s'est désolé Christophe Bonduelle lors de la présentation de ses résultats annuels. Son groupe (il en est l'héritier à la sixième génération) fait face à une crise de production sans précédent. Un peu partout dans le monde, les conditions climatiques mauvaises ont entraîné une baisse des récoltes d'environ 30 %. « Nous n'avions jamais connu une telle ampleur géographique, avec pluies ou grosses chaleurs à la fois en Hongrie, en Russie et en France », continue le PDG. Or, la situation inverse de surstock survenue l'an dernier avait poussé le leader mondial du légume à baisser sa production de 20 %. Du coup, des ruptures de livraison en magasin devraient faire chuter les ventes au printemps prochain. Plus grave, les prix ont été négociés à la baisse avec la distribution (de 5 % à 10 % sur la conserve par exemple) en début d'année en raison des excès de stock. Le résultat opérationnel courant de l'exercice à venir risque donc d'en prendre un sérieux coup. Selon Christophe Bonduelle, la marge ne dépassera pas 4,5 %, contre 6,5 % cette année, pour un chiffre d'affaires stable à périmètre constant. Surgelés en souffranceSur l'exercice écoulé en juin, le résultat opérationnel s'était au contraire stabilisé à 101,8 millions d'euros, et ce malgré un chiffre d'affaires en baisse de 1,7 % à périmètre constant, grâce à un gros travail de réduction des coûts de 20 millions d'euros depuis deux ans. Alors que les produits frais et traiteur, comme les salades en sachet ou les barquettes de carottes râpées, sont les premiers à sortir de la crise, la conserve et le surgelé, pourtant moins chers, continuent de souffrir. En Europe, le marché de la conserve perd 1,5 % en volume depuis un an. En Russie, il s'effondre de 11 % en valeur. Et aux États-Unis, les surstocks de pois et de maïs surgelés atteignent cinq mois de ventes. Face à cette situation, Bonduelle a diminué ses dépenses en publicité d'environ 15 %, pour concentrer ses investissements sur les promotions et la baisse des prix afin de préserver sa part de marché. Le groupe a ausssi continué sa montée en gamme, notamment dans la conserve (voir encadré) et il a investi 91 millions d'euros pour réduire ses coûts et augmenter ses capacités de production. Ces investissements prendront toute leur mesure en 2011. Les stocks seront alors assainis et les nouvelles usines du Brésil ou d'Italie tourneront à plein régime. Restera le chantier d'intégration de France Champignon, acquis en janvier. Avec ses 190 millions d'euros de ventes, ce leader français du champignon de Paris en conserve permettra à Bonduelle de faire un saut mécanique de chiffre d'affaires de 9 % l'an prochain. Cette année, 9 millions d'euros seront investis dans un plan de restructuration qui se traduira par la suppression de 34 postes supplémentaires (200 ont déjà été supprimés depuis un an). La marque Bonduelle remplacera France Champignon sur les boîtes. Sophie Lécluse
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