L'accès à l'emploi dépend autant du niveau d'études que de la filière

Est-il plus facile de trouver un emploi stable et bien rémunéré en étant titulaire d'un master (bac + 5) que d'un CAP textile. Une étude de l'Insee sur l'impact du domaine d'étude sur les débuts de carrière vient casser quelque peu cette « évidence ». Certes, un docteur en santé connaît un taux de chômage moyen de 2 % sur les dix premières années de sa vie active, contre 23 % pour les jeunes non diplômés. Et les CAP-BEP secrétariat conduisent à un taux de chômage de 25 %, contre 5 % pour les titulaires d'une licence en sciences exactes. Mais entre ces deux extrémités, les écarts ne sont pas dus au seul niveau de diplôme.Selon l'Insee, qui prend en compte la période de dix ans suivant l'obtention du diplôme, « les jeunes titulaires de CAP et de BEP de la production s'insèrent mieux que certains diplômés du supérieur ». Idem pour les titulaires de DUT ou de BTS industriels, qui débutent mieux dans la vie active que les titulaires de masters en lettres ou sciences humaines (LHS). En clair, si le secteur employeur est porteur et en pénurie de main-d'oeuvre spécialisée, les débuts de carrière sont plutôt favorables, comme dans le génie civil où le taux de chômage n'est que de 5 % pour les titulaires d'un bac pro avec un salaire médian (2009) de 1.370 euros et peu de temps partiel (4 %). Vers une nouvelle donneL'inverse est un peu moins vrai, les segments plus saturés du marché du travail, telle la comptabilité-gestion, ouvrant plus leurs portes aux diplômés d'études supérieures longues (5 % de chômage pour les bac + 5 contre 23 % pour les CAP-BEP). Quant à certaines formations en LHS, elles débouchent parfois sur des taux de chômage comparables à ceux des bacheliers professionnels (entre 9 % et 15 %). Des chiffres contradictoires avec ceux de la dernière étude du Céreq (lire « La Tribune » du 29 septembre), qui font état d'une insertion professionnelle correcte pour les diplômés en LHS. Mais cette étude prend la mesure « trois ans après l'obtention du diplôme, précise Corinne Prost, chef de la division Emploi de l'Insee. Or les différences sont plus fortes en début de file d'attente ». Les diplômés de formation moins porteuses finissent de fait par s'insérer dans des secteurs éloignés de leur formation initiale. Par ailleurs, les réformes en cours (bac pro en trois ans, revalorisation des LHS, contraintes des universités en matière de formation professionnelle, rénovation des BTS...) changeront la donne.
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