Le gouvernement tire le bilan de la crise sociale en outre-mer

Dom-TOmC'était le 20 janvier dernier. Une grève générale éclatait en Guadeloupe, à l'appel du LKP (Lyannaj Kont Pwofitasyon), dirigé par élie Domota, pour réclamer une hausse du salaire minimum de 200 euros. Pendant quatre mois, l'île a vécu une crise sociale sans précédent, culminant en février avec la mort du syndicaliste du LKP Jacques Bino, l'incendie de magasins et de voitures et le blocage de nombreuses routes. S'en sont suivis le vote en accéléré de la Lodeom, loi pour le développement économique de l'outre-mer, une baisse du prix des carbutants dans les DOM et la négociation d'accords de sortie de crise, avec la mise en place d'un revenu supplémentaire temporaire d'activité (RSTA). Parallèlement ont été organisés des états généraux destinés à faire remonter toutes les doléances. La restitution nationale des travaux des huit ateliers et des 10.000 contributions a eu lieu le 1er octobre dernier à Paris.C'est dans ce contexte que se tient aujourd'hui le premier conseil interministériel de l'outre-mer. À son issue, Nicolas Sarkozy doit annoncer une série de mesures, d'autant plus attendues que les décrets de la Lodeom n'ont pas encore été publiés. Ils le seront bientôt, « en tout cas en novembre », assure-t-on chez Marie-Luce Penchard, secrétaire d'État à l'Outre-mer.développementSans surprise, les états généraux ont fait la part belle aux questions liées au pouvoir d'achat (niveau des prix et concurrence), à la présence et à l'organisation de l'État dans ces territoires et à la problématique du développement économique endogène (avec les pays voisins). Mais de fortes revendications identitaires ont aussi émergé. Le président devra donc apporter des réponses multiples et variées.« J'espère que cela ne sera pas un catalogue de grands projets, mais des mesures appelant du donnant-donnant et des contreparties locales », commente le sénateur UMP du Loiret Éric Doligé, rapporteur de la mission sénatoriale sur l'outre-mer, qui a rendu ses conclusions en juillet dernier. « Que l'État fasse des efforts en matière de santé, de transports, de formation, d'université, de tourisme, soit. Mais en contrepartie, il faut revoir la gouvernance locale », poursuit le sénateur, qui rappelle par exemple que « près de 50 % de la population locale est fonctionnaire » et que les collectivités locales ont accumulé une énorme dette envers l'Urssaf, en ne payant pas les charges sociales dues.L'avenir de l'outre-mer passe aussi pas la réforme institutionnelle. Le 17 janvier prochain, la Martinique et la Guyane se prononceront par referendum sur une évolution de leur territoire vers un statut de « collectivité d'outre-mer », tel que prévu par l'article 74 de la Constitution. En cas de réponse négative, un second référendum sera organisé le 24 janvier sur la fusion du département et de la région pour chacun des deux territoires.
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