Woerth veut réduire les loyers payés par l'État

ÉformeRenégocier ou déménager. Le ministre du Budget a prévenu certains ministères et autorités indépendantes qui acquittent des loyers bien trop élevés, et leur a mis ce marché en main. Alors que le député UMP Yves Deniaud s'apprête à publier un rapport regrettant que les ministères ou les opérateurs de l'État continuent à se comporter en quasi-propriétaires de leur parc immobilier, Éric Woerth entend prouver que c'est l'État qui mène la barque. La Cour de justice de la République devra faire baisser son loyer, actuellement de 626 euros par mètre carré, faute de quoi elle sera contrainte de trouver une nouvelle adresse. De même pour la Halde. Le ministère du Travail est concerné par une procédure identique pour ses locaux de la tour Mirabeau, dans le XVe arrondissement de Paris. profiter de la baisse Éric Woerth entend profiter de la conjoncture immobilière, marquée par une baisse des loyers dans l'immobilier de bureaux, pour obtenir la renégociation de 25 baux représentant 75 millions d'euros. C'est France Domaine, assisté de cabinets privés, qui mène ces opérations. Certaines ont déjà des résultats : en mai dernier, l'État a pu réduire à 8 millions d'euros, au lieu de 14,5 millions, le loyer acquitté par le ministère de la Jeunesse et des Sports dans ses locaux du XIIIe arrondissement. Le Comité consultatif national d'éthique et la Commission de lutte contre les drogues et les toxicomanies ont vu leur bail résilié et déménagent. Tout comme le Haut Conseil à l'intégration qui quitte la rue Saint-Georges, dans le IXe arrondissement de la capitale, pour un loyer plusieurs fois moins élevé. Changements d'adresses programmés aussi pour la Commission de régulation de l'énergie et pour le médiateur de l'énergie. La montée en charge de la politique immobilière de l'État ne s'arrête pas au périphérique. Hier, le ministre du Budget était à Lyon pour affirmer que « l'État propriétaire, cela a aussi un sens en région, car on ne fait pas de nouvelles directions interministérielles sans un volet immobilier ». À l'heure actuelle, une soixantaine de départements sur les 88 concernés par la réforme ont présenté des schémas de restructurations immobilières, validés. Les autres devront revoir leur copie. Au cours des trois prochaines années, les implantations de l'État au niveau local (hors éducation, justice, défense, finances publiques et police-gendarmerie) devraient diminuer d'un tiers et passer de 2.192 à 1.507. La surface occupée par ces administrations seraient ainsi réduites d'environ 450.000 m2, ce qui ramènerait le ratio d'occupation par agent à 15,8 m2 au lieu de plus de 18 m2 aujourd'hui. On se rapprocherait de la cible gouvernementale de 12 m2. Cette restructuration immobilière de l'État au niveau local se traduira par des cessions, lesquelles rapporteraient 275 millions d'euros. Anne Eveno
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