L'accès au marché du travail est plus difficile pour les immigrés

SocialNiveau de qualification, difficulté avec la langue française, discrimination à l'embauche? Les causes sont multiples, mais le constat est réel. Les immigrés éprouvent plus de difficultés à trouver leur place sur le marché du travail hexagonal que la population née en France. Selon une enquête de l'Insee dévoilée aujourd'hui, le taux d'emploi des personnes de 18 à 64 ans, arrivées en France après l'âge de 18 ans, était, en 2008, de 57 %, contre 69 % pour les non-immigrés. Le taux de chômage est, lui, deux fois supérieur et atteint 12,7 % chez les hommes immigrés (14,3 % chez les femmes), contre respectivement 6,2 % et 7,6 % chez les personnes nées en France. Ces écarts sont liés, en partie, à la différence de niveaux de qualification. Près de la moitié des immigrés n'ont pas de diplôme ou en ont un du niveau « enseignement primaire », contre 20 % chez les non-immigrés. Ce facteur peut être d'autant plus pénalisant qu'il se double de difficultés avec le français qui n'est la langue maternelle que dans 16 % des cas. Une large part des immigrés, qui peinent à écrire ou à lire en français, s'estiment, en effet, gênés pour travailler comme il le souhaiterait.Mais cette explication n'est pas suffisante. « Pour un même niveau de diplôme, un écart important subsiste en défaveur des immigrés en matière d'exposition au chômage. Cet écart est faible pour les niveaux de qualification les plus bas. Il est très élevé pour les diplômés de l'enseignement supérieur », souligne l'étude de l'Insee. Pour les plus qualifiés, en effet, le taux de chômage est de 12,9 % pour les immigrés quand il n'est que de 3,7 % pour les non-immigrésDiscriminationsSe pose dès lors la question des discriminations. En moyenne, 8 % des immigrés estiment qu'un emploi leur a déjà été refusé de façon injuste en raison de leur origine étrangère. Mais ce taux monte à 15 % pour les immigrés en provenance d'Afrique subsaharienne et à 11 % pour ceux originaires du Maghreb. En revanche, ce sentiment est beaucoup moins répandu chez les salariés venus d'Europe ou d'Asie. Des résultats à méditer au moment où le gouvernement teste auprès de cinquante entreprises et pendant six mois le CV anonyme? A. L.
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