Réactions au rapport Gallois : entre désamorçage, mises en garde et appels à réduire le coût du travail

Louis Gallois a enfin remis son rapport. Les commentaires n\'avaient pas attendu ce moment pour fuser. François Hollande a pris les devants en évoquant le document dans la matinée. Sa publication officielle était surtout l\'occasion, chez les entrepreneurs, les syndicats et de chaque côté de l\'échiquier politique de rappeler des positions et éventuellement de proférer des mises en garde. A gauche et chez les syndicats, il s\'agissait de désamorcer la bombe du \"choc de compétitivité\" préconisé par Louis Gallois en égratignant le recours à la baisse massive des cotisations patronales et salariales. Les entrepreneurs, à l\'inverse, réclament au gouvernement qu\'il retiennent la proposition du commissaire à l\'innovation qui vise une réduction des \"charges\".• Entrepreneurs : la baisse des cotisations, une \"urgence\"Les entrepreneurs, de leur côté, veulent à tous prix préserver la proposition visant à réduire des cotisations sociales. Depuis plusieurs semaines, ils n\'en démordent pas. Pour Guillaume Cairou, président du Club des Entrepreneurs, ce devrait être la priorité du gouvernement. Dans un texte communiqué envoyé par courriel, il détaille longuement les différences entre la France et l\'Allemagne à cet égard. Ensuite, il retient principalement trois points du rapport Gallois : la nécessité de réduire les dépenses publiques, la mise en place d\'une TVA \"compétitivité\", dont il regrette l\'abandon au profit d\'une hausse supposée de la CSG, et la simplification des démarches administratives.\"On a un problème grave de coût du travail\" a de son côté insisté à l\'AFP Olivier Duha, le président de l\'association CroissancePlus. Ce dernier, qui s\'était également engagé en marge du mouvement des Pigeons, a surtout critiqué le gouvernement taxé d\'avoir été \"assez décontracté sur un sujet assez grave\".• SyndicatsForce ouvrière (FO) a donné le ton. dans un entretien au Parisien-Aujourd\'hui en France, Jean-Claude Mailly, son secrétaire général, a prévenu que la compétitivité \"n\'est pas un problème de coût du travail\". Et d\'indiquer que si le choix du gouvernement devait déplaire à son organisation, il appelera à battre le pavé. \"S\'il faut mobiliser, on n\'hésitera pas\", a-t-il lâché.>> Compétitivité :  \"ce n\'est pas un problème de coût du travail (Jean-Claude Mailly)La CGPME, de son côté, a demandé au gouvernement de ne pas traîner pour baisser le coût du travail. Sur RTL, Jean-François Roubaud a souhaité qu\'\"on [n\'] attende [pas] fin 2013 pour prendre ces mesures qui sont essentielles, y compris pour le moral des entreprises\".Le secrétaire confédéral de la CGT, Mohammed Oussedik a été dans le sens de FO, en affirmant sur I>Télé: \"Dans ce rapport, on s\'entête encore à lier la compétitivité des entreprises et de l\'industrie à la baisse du coût du travail et, selon nous, ça, c\'est une faute, c\'est une erreur parce que la compétitivité des entreprises n\'est absolument pas liée au coût du travail dans ce pays.\"• Au centre et à droite, Hollande appelé à mettre en oeuvre le rapportJean-François Copé s\'est empressé d\'\"approuver totalement\" les recommandations de l\'ex-patron d\'EADS. Pour le secrétaire général de l\'UMP, celles-ci \"correspondent exactement à ce que nous souhaitons pour l\'économie, (...) à ce que nous avons initié avec Nicolas Sarkozy tout au long des années qui viennent de s\'écouler\". Qu\'il s\'agisse de \"la baisse massive des charges sur le travail\", le \"crédit impôt innovation\", le \"Small business act pour les PME\", le \"développement de l\'alternance\", le \"droit individuel à la formation ou encore le soutien à l\'exportation, Jean-François Copé a perçu dans ces mesures le coup de fouet dont la France aurait besoin pour devenir à nouveau compétitive. A ses yeux, François Hollande \"est maintenant à la croisée des chemins, c\'est un véritable tournant de son mandat\". Nous avons besoin d\'un message clair de l\'Etat aux acteurs économiques qui plutôt de les stigmatiser les aide touspolitiques.franceinter.fr/emissions/jean... #TousCopé— Jean-François Copé (@jf_cope) Novembre 4, 2012De son coté, Gilles Carrez, président UMP de la commission des Finances de l\'Assemblée, a regretté que le gouvernement ne laisse pas plus de temps pour débattre de ce rapport : \"Sur ces sujets qui sont quand même très précis on a besoin d\'une discussion et ce que je regrette c\'est que dès demain le gouvernement tranche sans qu\'il y ait aucune discussion. Or, sur des sujets aussi importants on pourrait avoir, me semble-t-il, une approche non partisane, un travail constructif entre la majorité et l\'opposition\" a-t-il déclaré.Valérie Pécresse, l\'ancienne ministre du Budget, a évoqué un \"rapport de la dernière chance\". Elle a appelé François Hollande à prendre le virage de la croissance et de l\'emploi\" et \"à mettre en oeuvre ce rapport\" lors d\'une interview sur LCI.Dans un tweet, François Bayrou, numéro 1 du MoDem, a indiqué qu\'il s\'agissait d\'un moment décisif pour le quinquennat de François Hollande. Rapport #Gallois: François #Hollande est devant sa responsabilité de chef d\'Etat. C\'est là où son quinquennat se joue. mouvementdemocrate.fr/medias/121104-...— François Bayrou (@bayrou) Novembre 5, 2012• Montebourg critique les gouvernements de droiteArnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a estimé lundi après-midi que ce rapport était \"un réquisitoire cinglant pour les dix années de gouvernements de droite\", jugeant qu\'ils n\'avaient \"rien fait pour l\'industrie française\". Le ministre a encouragé \"tous les Français\" à lire le rapport rendu par Louis Gallois, le qualifiant de \"leçon d\'optimisme\". Les propositions du rapport Gallois en faveur de la compétitivité sont \"engageantes\" pour l\'exécutif, et \"désagréables\" pour la droite, a déclaré lundi le ministre du Redressement productif.• L\'avertissement de l\'aile gauche du PS sur la CSG ou la TVAMarie-Noëlle Lienemann, sénatrice socialiste prévient : pour l\'aile gauche du PS dont elle fait partie une éventuelle hausse de la CSG ou de la TVA entraînerait une réaction \"très négative\". \" L\'idée selon laquelle le coût du travail plomberait notre compétitivité ne tient pas\", a-t-elle par ailleurs affirmé dans une interview à l\'AFP. Cette dernière en veut pour preuve qu\'en \"Espagne, les salaires ont été réduits de 30%, et l\'économie s\'enlise de plus en plus\".A une réduction de la protection sociale, l\'élue de Paris préfère une \"meilleure\" répartition de son financement. Pour elle, \"Les grandes entreprises sous-traitent beaucoup. Mais elles réalisent beaucoup de valeur ajoutée. Ce n\'est pas le travail, mais cette valeur ajoutée qui doit servir de base de calcul aux cotisations\".• Le PC \"connaît la chanson\"Le Parti communiste a tiré à boulets rouges sur le rapport Gallois. Dans un communiqué, il y voit la \"même vieille rengaine qui nourrit les grands groupes sur le dos des salaires et l\'emploi\". Pour le PCF, le rapport, qui prône \"le besoin d\'abaisser les cotisations sociales patronales\", aurait été \"écrit sous la dictée du Medef\". \"On connaît la chanson!\", cingle le communiqué.• Terra Nova renvoie à ses propositionsLe \"think tank\" Terra Nova renvoie de son côté à son propre rapport produit par l\'ancien patron de Renault Louis Schweitzer ainsi qu\'Olivier Ferrand, le fondateur de ce groupe de réflexion décédé au mois de juin. Cette étude préconisait notamment de créer une Banque publique d\'investissement pour les régions, ce qui est en passe d\'être fait. Il était aussi question de mettre l\'accent sur les investissements, ainsi que la mise en place d\'une politique européenne de compétitivité.• Un rapport \"pédagogique\"?Jacques Attali, qui s\'exprimait dans un tweet, soutenait avec distance le travail de Louis Gallois.  J\'approuve d\'autant plus volontiers le rapport #Gallois qu\'il reprend les propositionsde ma commission: la compétitivité pour l\'emploi— Jacques Attali (@jattali) Novembre 5, 2012Sur Canal Plus, l\'ancien conseiller de François Mitterrand a parlé de texte \"pédagogique\", dont la mesure principale n\'est pas la réduction du coût du travail mais plutôt les mesures visant à soutenir la formation professionnelle. 
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