La directive OPCVM 4 est encore mal appréhendée en France

Les études sur l'industrie de la gestion d'actifs font assez peu de place à la vision des acteurs sur leur secteur. C'est pourtant cet angle qu'ont retenu le cabinet amGroup et RBC Dexia Investor Services France dans « Panorama de la gestion d'actifs en France à l'aube de Ucits 4 : verbatim et opinions des acteurs ». Pour Philippe Legrand, directeur général de RBC Dexia France, « ce document, qui reprend de manière anonyme des citations d'acteurs du secteur pour illustrer un propos, conforter une tendance, valider ou invalider une opinion, ressemble davantage à un recueil qu'à une étude ». À l'image d'un « psy », des entretiens individuels ont été menés au cours desquels les personnes interrogées « se sont livrées sans réserve sur certaines facettes de leur métier, de leur organisation, de leurs clients, voire de leurs concurrents ». Plus d'une trentaine d'acteurs (principalement des sociétés de gestion) est ainsi « passée sur le divan » de Marion Gattegno, d'amGroup.Aversion au risqueCe « recueil » dresse une vision plutôt pessimiste, mais non unique, de l'industrie sur la place financière française dans l'optique de la directive Ucits 4 effective au 1er juillet 2011. Il ressort, à ce jour, qu'Ucits 4 n'est pas unanimement perçue comme un relais de croissance. Cela s'explique, en partie, par les particularités du marché français : faible culture financière, marché captif et dominé par les acteurs locaux, aversion au risque qui pourrait s'amplifier avec Bâle III et Solvabilité II. De quoi rebuter les gérants étrangers dont certains estiment aussi que les autorités de tutelles sont trop rigides. D'ailleurs, peu d'entre eux y ont ouvert une société de gestion, préférant un bureau commercial moins coûteux. Cette directive ne devrait donc pas rebattre les cartes au niveau local.Mais à trop se reposer sur son marché domestique, le risque est une perte de compétitivité à l'international. Peu d'acteurs français interrogés estiment cette directive utile notamment pour vendre leurs produits à l'étranger, et peu d'acteurs étrangers sont optimistes quant au potentiel de croissance du marché français. Les autorités semblent en avoir pris conscience avec les propositions du Haut Comité de place (lire « La Tribune » du 18 octobre).« La directive Ucits 4, si elle ne constitue pas une révolution, met de nouveaux outils à disposition comme le passeport pour les sociétés de gestion, pour les produits, la possibilité de créer des fonds maîtres nourriciers transfrontaliers », indique Philippe Legrand. Et de conclure sur une note positive : « Même si cela prendra du temps, Ucits 4 est une opportunité qui sera mieux utilisée à terme par l'industrie française. » T. S.
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