Les émissions de dette d'entreprises vont enregistrer un net recul en Europe cette année

Les émissions d'obligations d'entreprises en euros vont sans surprise afficher un net recul cette année après le record établi par le millésime 2009. À la fin octobre, elles totalisaient 149 milliards d'euros et représentaient environ la moitié des volumes placés à la même époque en 2009, selon les chiffres de la Société Généralecute; Générale. La banque prévoit que 175 milliards d'euros seront émis au total sur 2010, contre 300 milliards en 2009. Mais un bilan plus contrasté apparaît derrière ce net repli, qui s'explique par une base de comparaison défavorable liée au dégel des marchés après la faillite de Lehman Brothers et la crise des finances publiques européennes.« 2010 est une année paradoxale pour les entreprises. Les trésoriers sont inquiets mais ils se sont financés dans de très bonnes conditions avec des primes de risque faibles, voire nulles. Surtout le marché de la dette spéculative ne s'est jamais aussi bien porté », note Félix Orsini, responsable origination à la Société Généralecute; Générale. Pour l'instant, environ 40 milliards d'euros de titres spéculatifs - ceux disposant d'une notation égale ou inférieure à « BB+ » - ont été placés, et la Société Généralecute; Générale s'attend à un chiffre final de 50 milliards sur l'année. Un bond de 40 % par rapport à 2009 porté notamment par le surcroît de rendement offert aux investisseurs, dans un environnement de bas taux d'intérêts. Début décembre, le rendement des obligations spéculatives s'établissait à 8,4 % selon les indices Merrill Lynch, contre 3,6 % pour les titres notés BBB, la plus faible notation du compartiment « Investissement ». Ce dernier devrait totaliser 125 milliards d'euros d'émissions en 2010, contre un record de 270 milliards en 2009, quand les entreprises les plus sûres avaient profité de la réouverture des marchés pour se refinancer.Désendettement relatifDans un contexte d'incertitudes sur les finances publiques, les entreprises devraient continuer à attirer une forte demande en 2011. « Nous nous attendons à ce que les primes de risque se compriment légèrement en 2011, grâce au soutien de fondamentaux solides », soulignent les experts de BNP Paribas, qui notent que les émissions nettes des remboursements de dette ont atteint 40 milliards d'euros en 2010, leur plus bas niveau depuis cinq ans. Ce mouvement de désendettement relatif s'est traduit par une baisse du rapport de dette nette sur fonds propres de 45 % à 33 % cette année selon BNP Paribas, qui table sur un ratio de 27 % en 2011. Surtout, le taux de défaut des entreprises « spéculatives » devrait se maintenir sous sa moyenne historique en 2011, estime S&P. La Société Généralecute; Générale estime que les émissions spéculatives devraient augmenter de 20 % en 2011, à 60 milliards d'euros. Julien Beauvieux
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