La politique monétaire chinoise sera « prudente » en 2011

Vendredi, la Banque centrale chinoise a officiellement changé de politique monétaire. D' « accommodante » depuis la crise, elle est passée à « prudente » ou « ferme » si l'on s'en tient à la traduction des caractères chinois. Cette déclaration du bureau politique entérine une mutation entamée mi-2009 lorsque la People's Bank of China (PBoC) avait commencé à imposer des restrictions sur le crédit bancaire. Depuis, l'institution, soucieuse de mettre fin progressivement à l'inondation de crédits provoquée par le plan de relance, a relevé quatre fois le taux de réserves des banques, imposé des limites de crédit dans l'immobilier et repris la réévaluation de sa monnaie. En octobre, elle a relevé ses taux d'intérêt pour la première fois en vingt-cinq mois.Ce changement de lexique était attendu par les marchés après la publication des derniers chiffres sur l'inflation (+ 4,4 % en octobre). Le communiqué est davantage interprété comme un signal fort du gouvernement, soucieux de montrer qu'il prend au sérieux la hausse des prix, qu'un véritable changement de cap. Le décryptage du vocabulaire de la PBoC est toujours un exercice délicat, car souvent assez vague pour permettre à la banque d'oeuvrer à sa guise sans pour autant inquiéter les marchés. Le bureau politique ajoute que la politique fiscale reste « proactive », signe que la croissance reste une priorité.Concrètement, il ne devrait donc pas y avoir de mesures de resserrement drastiques. Les analystes s'attendent à une hausse des taux de 25 points de base avant la fin de l'année, suivie de deux autres au premier semestre 2011. Dans une interview à Bloomberg, Li Daokui, conseiller de la banque, a laissé entendre qu'elle augmenterait une fois de plus les taux de réserves des banques. Le quota de crédits alloué aux banques devrait être sensiblement réduit ainsi que la croissance de la masse monétaire (M2), fixée cette année à 17 %. « La sortie du plan de relance se fera sans heurts. Les décideurs politiques veulent éviter un atterrissage brutal de l'économie qui pourrait faire imploser les créances douteuses cachées dans le système bancaire », explique Xiaofeng Ren, économiste pour IHS Global Insight à Pékin. Virginie Mang
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