Warren Buffett complique les visées de Kraft sur Cadbury

Le passage sous pavillon américain de Cadbury se complique de jour en jour. Le confiseur britannique a rejeté la nouvelle offre déposée mardi par le géant américain Kraft Foods, dont le principal actionnaire, le milliardaire Warren Buffett, a aussi refusé les termes. Et selon l'agence Bloomberg, les administrateurs du confiseur américain Hershey, qui comme l'italien Ferrero était considéré comme un potentiel chevalier blanc pour Cadbury, seraient très divisés sur l'opportunité d'un tel rachat et n'auraient pas arrêté de montage financier pour le réaliser.À la date du 5 janvier, terme de sa première offre hostile, Kraft n'a récolté que 1,52 % du capital de Cadbury. Un résultat peu surprenant, la direction du britannique s'étant fermement opposée au prix proposé de 10,2 milliards de livres (11,3 milliards d'euros) et ses actionnaires attendant mieux. Mardi, Kraft a porté de 300 à 360 pence par action la partie en numéraire et fixé une nouvelle date butoir au 2 février pour cette offre révisée? à nouveau jugée « dérisoire » par Cadbury.« faiblesse de la direction »Pour Kraft, la surprise est venue du Nebraska, où siège Berkshire Hathaway, le holding financier de Warren Buffett. À la tête de 9,4 % du capital de Kraft, le « sage d'Omaha » s'oppose à l'augmentation de capital prévue pour racheter Cadbury car cela reviendrait « à signer un chèque en blanc » au groupe américain. Il craint sans doute de voir sa part diluée par une telle opération. Sa position illustre « la faiblesse de la direction » de Kraft, dont l'offre est « limitée par ses puissants actionnaires qui restreignent la part en actions et par les agences de notation qui l'empêchent d'augmenter la part en numéraire », s'est gaussé Roger Carr, le patron de Cadbury.Sauf à ce que Ferrero trouve un partenaire ou les fonds nécessaires pour avaler Cadbury, un chevalier blanc a désormais peu de chance de se déclarer. Nestlé a dit ne pas être intéressé par Cadbury. Si Kraft refuse de « surpayer » Cadbury, un document déposé auprès du gendarme boursier américain (SEC) révèle qu'il a passé un accord avec ses créanciers pour lever, le cas échéant, 3 milliards de dollars supplémentaires pour conclure l'achat. Éric Chalmet, à New York
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