Le Maghreb en proie à la grogne sociale sociales

Alors que les manifestations de protestation secouent depuis le mois dernier la Tunisie voisine (voir ci-contre), la crise sociale s'aggrave en Algérie. De violentes émeutes ont éclaté mercredi dans plusieurs quartiers d'Alger et d'Oran, la deuxième ville du pays. Des magasins ont été saccagés et un commissariat de police a été attaqué à Alger par des jeunes en colère qui protestaient ainsi contre la hausse spectaculaire des prix des produits alimentaires comme le sucre (de 20 % à 50 % d'augmentation), l'huile (15 % de hausse) ou le lait. Le ministre du Commerce Mustapha Benbada a jugé « inadmissibles les hausses des prix ». Ces manifestations violentes de jeunes font planer le spectre des émeutes d'octobre 1988 qui, au prix de plusieurs centaines de morts, avaient initié la fin de la mainmise du parti FLN puis l'ascension, interrompue, du Front islamique du salut (FIS).Déjà dérisoire, le pouvoir d'achat des Algériens ne cesse de se détériorer en raison de la hausse des prix des produits de grande consommation, alors que des pénuries de lait et de pain ont refait leur apparition dans le pays. Malgré des dépenses annuelles de 12 milliards d'euros dans le social (soutien des prix, logements, santé) et des réserves de change de 157 milliards de dollars (à fin 2010), le gouvernement n'arrive pas à calmer le front social.« Libérer l'agriculture »« Toutes les matières premières, sucre, café, huile, céréales, sont en train de flamber sur le marché mondial en raison de la sécheresse qui a touché certains pays producteurs et de la production de biocarburants », explique Issad Rebrab, président du groupe privé Cevital, premier producteur de sucre et d'huile du pays. « L'Algérie peut réaliser son autosuffisance alimentaire à condition de libérer l'agriculture », soutient-il.Outre la hausse des matières premières agricoles sur le marché mondial, la hausse des prix s'explique aussi par les mesures prises par le gouvernement algérien depuis 2009 pour réduire la facture globale d'importation (50 milliards de dollars en 2008), comme l'instauration du crédit documentaire ou des droits de douane sur des produits comme le sucre, le fromage...
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