Patronat et syndicats affirment leurs revendications avant la négociation sur l'emploi

A l\'approche de ce qui devrait être le dernier round de la négociation sur l\'emploi, les 10 et 11 janvier, différents leaders syndicaux et patronaux se sont exprimés sur les ondes pour affirmer leurs revendications et montrer quels points, à leurs yeux, seront incontournables pour parvenir à la signature d\'un accord sur lequel compte fermement le gouvernement dans le cadre de sa « bataille pour l\'emploi ». Ainsi, le nouveau secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a estimé ce vendredi sur France Inter que la balle était \"dans le camp du patronat\", ajoutant que s\'il \"ne bouge pas\", il n\'y aura pas d\'accord. \"Il faut que la semaine prochaine, enfin, le patronat comprenne qu\'on ne peut pas ne pas avoir de droits nouveaux pour les salariés\", a-t-il affirmé.Deux points incontournables pour la CFDT: taxation des CDD abusifs et  généralisation des complémentaires santéSelon lui, quatre sujets doivent être absolument sur la table : \"la réduction des temps partiels subis, une complémentaire santé pour tous, des droits rechargeables à l\'assurance chômage, et, enfin, une taxe pour limiter les contrats courts\", principale pomme de discorde entre les syndicats. S\'agissant des contrats courts, Laurent Berger a souhaité que l\'on en revienne à une stricte application du droit du travail français qui limite le recours aux CDD à des cas précis : remplacement de salariés absents, surcharge exceptionnelle de travail et les CDD d\'usage dans certains professions (saisonniers). Un droit qui n\'est actuellement pas respecté. Les entreprises utilisant plutôt les CDD sur des postes qui pourraient être manifestement occupés par des CDI, de peur de rencontrer des complications en cas de licenciement. C\'est pour éviter ces abus que Laurent Berger souhaite une taxation des contrats courts abusifs qui pourrait prendre la forme d\'une sur-cotisation à l\'assurance chômage. En revanche, le leader de la CFDT s\'est dit d\'accord pour encadrer, en cas de difficultés ponctuelles pour des entreprises, des accords permettant de baisser le temps de travail et les rémunérations, en échange d\'un maintien des effectifs, avec clause de retour à meilleure fortune.Le patronat toujours contre une taxation des contras courtsComme en écho, la présidente du Medef lui a répondu sur RMC et BFM-TV. \"J\'ai bon espoir qu\'un accord sera signé\", a-t-elle affirmé, tout en exprimant des doutes sur l\'efficacité d\'une éventuelle taxation sur les contrats courts. \"Est-ce que ça augmentera le nombre de contrats à durée indéterminée ? Je ne crois pas\", a-t-elle déclaré, se demandant si l\'instauration d\'une telle taxe dans le secteur privé serait ensuite également suivie dans le secteur public. En fait, au sein de la délégation patronale, si le Medef est éventuellement symboliquement prêt à bouger sur cette idée de \"taxation\" des contrats courts, il n\'en va pas du tout de même de la CGPME et de l\'UPA (artisans employeurs) qui ne veulent absolument pas en entendre parler.En revanche, Laurence Parisot s\'est déclarée favorable \"sur le principe\" à la demande commune d\'une \"extension de la complémentaire santé\" pour \"faire en sorte que tous les salariés soient couverts par un accord collectif\", précisant qu\'il restait à fixer son \"montant\" et les \"délais\" de sa mise en oeuvre... Reste aussi à trouver le moyen d\'assurer la portabilité de cette mutuelle en cas de chômage pour assurer une certaine sécurité aux salariés licenciés. Le sujet est aussi sur la table. La présidente du Medef a ajouté que sur les mesures en faveur du \"chômage partiel, tout le monde est d\'accord\". \"En cas de difficulté sévère mais conjoncturelle dans une entreprise, il faut pouvoir envisager de baisser les salaires, de baisser la durée du travail avec évidemment en échange le maintien de tous les effectifs. Sur ce point, on pense pouvoir trouver un moyen d\'entente\" avec les partenaires sociaux... Réponse en fin de semaine prochaine. 
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