Les places bon marché retrouvent les faveurs des investisseurs

La Bourse de Paris a hésité la semaine dernière entre record et consolidation. Après un bond de 5 % en janvier, le CAC 40 a affiché une nouvelle progression hebdomadaire de 1,12 % pour clore vendredi à 4.047,21 points. Mercredi, l'indice avait atteint un record en séance à 4 089,64 points pour renouer avec ses niveaux du 3 octobre 2008. Mais ce seuil psychologique franchi, le climat a été à la consolidation. Ni les annonces de résultats, ni les bonnes statistiques macroéconomiques sur l'activité de part et d'autre de l'Atlantique n'ont empêché les dégagements. Vendredi, le rapport mensuel mitigé sur l'emploi américain a encore incité à la prudence. Et ce, d'autant plus que les inquiétudes se renforçaient face à la dégradation de la situation en Égypte. Potentiel de rattrapageToutefois, le marché parisien a pu compter sur un allié de poids : sa faible valorisation. Il ne se paie que 10,6 fois les bénéfices estimés pour 2011 selon Bloomberg. Or, les critères de valorisation commencent de nouveau à être regardés par les marchés, après avoir été écartés en 2010. « La principale source d'appréciation des actions reste l'augmentation des multiples de valorisation grâce à une moindre prime de risque », estime ainsi Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia AM. Et les marchés européens en profitent en premier lieu. « À 11 fois les bénéfices attendus pour 2011, le multiple de valorisation des actions européennes est historiquement bas », soulignent les analystes de Natixis AM. Or, dans le même temps, la prime de risque liée aux dettes souveraines s'est réduite. D'où un potentiel de rattrapage important. Les indices espagnol et italien figurent ainsi parmi les meilleures performances des places boursières mondiales depuis le début de l'année. De leur côté, les marchés américains restent chers. Le S&P500 affiche un PER estimé pour 2011 de 13,6. Selon le bureau d'études Cholet Dupont, les marchés américains « paraissent mûrs techniquement pour une consolidation ». Reste que ces derniers, et a fortiori les marchés européens, profitent de l'éloignement des craintes d'un scénario de « double dip » pour pousser leur avantage face aux pays émergents. « Désormais, le différentiel de croissance en faveur des émergents commence à être bien intégré dans les valorisations », font remarquer les analystes de Natixis AM. Au-delà de la valorisation, « les arbitrages entre pays développés et émergents vont se faire à court terme sur des questions de croissance et d'inflation », estime Frédéric Buzaré. Or, les tensions au Moyen-Orient, liées en partie à la flambée des prix alimentaires, ont fait ressurgir le risque des pressions inflationnistes sur les économies émergentes. Selon Natixis AM, ces pressions sur les prix constituent « de réelles menaces à court terme, notamment pour les trois grands : Brésil, Inde et Chine».
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