Pékin donne la priorité aux réformes sociales

Dans son discours d'ouverture au Parlement le Premier ministre Wen Jiabao, a confirmé samedi l'inquiétude croissante du gouvernement face à la montée des inégalités, de la corruption et de l'inflation. Tout en défendant le « modèle socialiste aux caractéristiques chinoises », Wen Jiabao a admis qu'il y avait un « grand ressentiment » au sein de la population. Défendant le bilan du gouvernement, il a fixé comme priorité l'inégalité des revenus, les expropriations, la corruption, l'accès à l'éducation et la lutte contre l'inflation qui avoisine les 5 %.Les thèmes ne sont pas nouveaux mais les révolutions arabes et la peur d'un débordement en Chine ont rendu impérative une réponse de Pékin face à une grogne latente de la population. Depuis trois semaines, un internaute anonyme appelle à manifester contre le gouvernement tous les dimanches dans les grandes villes chinoises. Mécontentement croissantLe Parti communiste, qui n'est pas élu par le peuple, doit sa légitimité à sa capacité à engendrer de la croissance et à enrichir la population. Cependant, la course à une hausse de l'activité de plus de 10 % ces dernières années n'a pas bénéficié à tous. L'accès à la sécurité sociale de base (maladie, vieillesse, chômage) reste aussi très inégalement répandue. Le mécontentement est croissant tant parmi les couches les plus pauvres que chez la classe moyenne montante qui se plaignent de toute une série de problèmes : hausse des prix, immobilier, corruption. Wen Jiabao conscient des enjeux a d'ailleurs mis « le bien-être de la population » au coeur de son discours. Il a ainsi appelé à une croissance plus qualitative que quantitative. Elle devrait atteindre 8 % cette année et 7% en moyenne pour les cinq années à venir. Le prochain plan quinquennal, dont les détails définitifs seront dévoilés cette semaine, devrait étendre la couverture maladie et l'assurance vieillesse à 100 % de la population. 20 % de la population devrait aussi avoir accès à des habitats à loyers modérés. Wen Jiabao a également mentionné une hausse de revenus dans les campagnes de 7 %, en lien avec la croissance économique, ce qui était loin d'être le cas lors du dernier plan. Virginie Malingre, à Pék
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