Renault et la mauvaise conduite

Voilà Renault et France Télécome;lécom, deux grandes entreprises françaises, longtemps détenues en totalité par l'État mais qui se sont frottées depuis plusieurs années aux impératifs de la Bourse. Deux laboratoires sociaux, chacune à leur manière (la seconde par le nombre élevé de ses effectifs comparé à celui de ses concurrents internationaux). Deux symboles de la puissance tricolore, dans l'industrie pour la première, dans les services et la haute technologie pour la deuxième. Leurs managers ont, à juste titre, voulu les mettre sous tension pour qu'elles s'adaptent rapidement aux enjeux de la concurrence et de la mondialisation. Mais ils n'ont pas su éviter le passage de la tension au court-circuit. Jusqu'à voir la firme au losange, à peine sortie d'une vague de suicides, jeter en pâture aux chiens trois responsables pour de fragiles accusations d'espionnage et le champion de la téléphonie ignorer la détresse sociale interne pouvant mener là aussi certains au suicide sur leur lieu de travail. Quel paradoxe : Renault coupable de mauvaise conduite, France Télécome;lécom en crise pour défaut mortel de communication. Au fameux « il n'est de richesse que d'hommes » de Jean Bodin, ajoutons que, dans l'entreprise, il n'est de plus grande pauvreté que le manque d'humanité. Au XXIe siècle, l'empathie se révèle une qualité essentielle au management. [email protected]
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.