Lorsqu'on mentionne le couple énergie et carbone, on finit par douter de l'avenir de la race humaine. Les faits et les tendances sont inquiétants. D'un point de vue énergétique, si on ne fait rien, la consommation énergétique doublera d'ici à 2050 et la consommation électrique doublera d'ici à 2030. Rappelons que, même si la consommation électrique double en vingt ans, plus de 2 milliards de personnes n'auront toujours pas accès à l'électricité et à l'énergie. Dans le même temps, il faut diminuer les émissions carbone et donc trouver des technologies, des modèles économiques et des compétences pour répondre à ce défi colossal. Or, des solutions existent aujourd'hui. Philippe Delorme, directeur général stratégie et innovation de Schneider Electric, en a tracé quelques une lors d'un déjeuner du Cercle 01 La Tribune Innovation Technologies, en partenariat avec Orange. D'abord, les effets de leviers sont nombreux. L'énergie représente 42 % des coûts opérationnels d'un centre de données, 41 % dans le secteur pétrole et gaz, 30 % dans le secteur de l'eau et 22 % dans les bâtiments. Réduire la facture en économisant « a un impact direct sur le compte d'exploitation et c'est le premier levier pour les entreprises de ces secteurs, note Philippe Delorme. On sait obtenir un gain moyen de 30 % ». Schneider a travaillé dans le centre de conférences Bella Center utilisé pour le sommet du climat COP15 il y a un an et demi. « Les propriétaires du bâtiment pensaient avoir tout fait et nous avons gagné 15 % sur la facture énergétique », souligne Philippe Delorme.Méthode en trois étapesPour parvenir à de tels résultats, Schneider a développé, une méthode en trois étapes. D'abord, il faut mesurer de manière très fine tous les grands usages : savoir combien consomment la climatisation, l'éclairage, les ascenseurs. « Cela suppose l'utilisation de la technologie et des systèmes d'information pour faire tomber de manière drastique les coûts d'acquisition de la mesure, assure Philippe Delorme. De cette manière, l'énergie devient digitale ». Ensuite, il faut maîtriser les éléments de base d'un immeuble (isolation, vitrage, équipements) et automatiser les comportements vertueux pour ralentir ou faire disparaître des consommations non nécessaires. Enfin, il faut déployer des plans de vérification dans le temps, pour éviter que la nature humaine ne reprenne le dessus, que l'on oublie l'impératif énergétique et que la consommation se remette à dériver.

latribune.fr

06 Mars 2011, 21:23

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