Convalescent, Manitou parie sur un retour des bénéfices

En un an, Manitou a enrayé l'hémorragie qui avait sévèrement affecté sa santé en 2009. De fait, après la chute aussi brutale que soudaine des ventes de 54 % (684,1 millions d'euros de chiffre d'affaires contre 1,28 milliard d'euros en 2008), l'activité s'est redressée en 2010 avec un volume d'affaires en hausse de 23 %, soit 838,3 millions d'euros. La manutention tout-terrain (construction, agriculture, 70 % de l'activité) a fait un bond de 21 % tandis que le secteur « très concurrentiel » de la manutention industrielle (15 % des ventes) s'est tout juste stabilisé. En revanche, la surprise est venue de la branche américaine Gehl, acquise en 2008 et intégrée dans la division « compact equipment » (15 %), qui a progressé de 71 %, profitant de « la fin du déstockage chez les distributeurs » et de « l'amélioration du marché agricole » en Amérique du Nord. De fait, c'est sur ce territoire que l'activité de Manitou a le plus progressé l'an dernier (+ 58 %), alors que la hausse s'est limitée à 20 % en Europe et à 12 % en France (33 % du chiffre d'affaires).Croissance et plan de rigueur ont fait passer tous les indicateurs au vert (Ebitda et résultat opérationnel redevenus positifs, marge brute renforcée en passant de 28,1 % à 33,2 %), à l'exception du résultat net (? 16,7 millions d'euros, contre ? 131,3 millions en 2009). Mais Jean-Christophe Giroux, directeur général de Manitou depuis l'été 2009, compte sur un retour aux bénéfices cette année, car il faudra probablement encore un an de convalescence au groupe d'Ancenis (Loire-Atlantique) pour être totalement tiré d'affaire et surmonter « ses faiblesses ».Recrutements en vueDepuis 2009, Manitou a dû réduire ses effectifs d'environ 20 % et fermera d'ici à fin 2011 le site de Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise) pour transférer l'activité à Beaupréau (Maine-et-Loire). Le groupe emploie actuellement 2.778 salariés (contre 3.350 en 2008) dont 1.531 en France répartis entre le siège d'Ancenis (1.229), Laillé (Ille-et-Vilaine), Beaupréau et Candé (Maine-et-Loire). Quelque 95 embauches sont prévues en 2011.« L'entreprise souffre d'un manque d'anticipation, commente le dirigeant, alors que la demande est forte, nous n'arrivons pas à livrer suffisamment vite. » Aussi, au-delà des restructurations engagées, va-t-il falloir « faire évoluer les mentalités et les process (logistique, informatique) pour s'adapter à un environnement plus volatil que dans le passé ». Jean-Christophe Giroux pointe notamment des problèmes de qualité ou de choix des fournisseurs, « des arbitrages qui n'ont pas été faits en 2007 et 2008 lorsque l'activité battait son plein et que l'on paie aujourd'hui ».Pour consolider le rebond de 2010 et assurer la croissance des ventes de 20 % prévue cette année, l'urgence va consister à améliorer et assurer dans le temps les relations avec les fournisseurs en devenant « un donneur d'ordre le plus précis et le plus fiable possible ». Et, parmi les leviers de croissance ciblés, il s'agira de développer de nouveaux usages et des niches de marché très spécifiques dans des secteurs d'avenir tels que l'environnement et les activités minières (machines polyvalentes pour l'entretien et la maintenance des gigantesques équipements d'extraction). Mais surtout faire entrer l'usage du chariot télescopique dans les habitudes des Chinois, des Indiens et des Brésiliens avec l'objectif d'atteindre un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros dans ces pays d'ici à 2013, contre un peu moins de 20 millions en 2010.
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