La Fed n'est toujours pas prête à abandonner sa politique ultra-accommodante

La publication ce vendredi des derniers chiffres de l'emploi américain, qui ont montré un nouveau recul du taux de chômage à 8,9 % et 192.000 créations d'emplois en février, a envoyé un nouveau signal de l'amélioration de la santé du marché du travail américain. Pourtant, à la différence du président de la BCE, Jean-Claude Trichet, qui a pré annoncé jeudi dernier une remontée des taux de la BCE, son homologue américain, Ben Bernanke, ne semble pas disposé à remettre en question la politique monétaire très accommodante de la Fed. À l'occasion de son audition biannuelle devant le Congrès américain, mardi et mercredi dernier, le président de la Fed a de nouveau estimé que le maintien de la fourchette cible de 0 % à 0,25 % du taux des fonds fédéraux pour une « période prolongée » était « toujours nécessaire », ajoutant que la reprise n'était pas « encore solidement enclenchée » malgré un taux de croissance proche de 3 %. Ben Bernanke n'a en outre pas exclu un nouveau recours à la planche à billet en cas de rechute de l'économie, et est apparu résolu à mener à bien le programme d'achat d'obligations de quelque 600 milliards de dollars (QE2) d'ici à la fin juin.Dangers inflationnistesDerrière le volontarisme du président de la Fed, des voix s'élèvent cependant pour que la meilleure santé du marché du travail soit prise en compte. Si la vice-présidente, Janet Yellen, et le président de la Fed de New-York, William Dudley, affichent leur soutien à la politique ultra-expansionniste de la banque centrale, Charles Plosser, le président de la Fed de Philadelphie a indiqué le 23 février dernier qu'une réduction de l'assouplissement quantitatif n'était pas à exclure. « Si les perspectives économiques continuent à s'améliorer, je n'écarte pas un changement de politique pour terminer plus tôt le QE2 », a déclaré le dirigeant, notoirement « faucon » en matière d'inflation et qui est membre votant du Conseil de la Fed depuis janvier. Le 28 février, le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, qui a cédé en janvier son fauteuil au conseil mais conserve une grande influence, a pointé les dangers inflationnistes d'une telle politique, bien qu'il l'ait soutenue l'an dernier. « Je ne pense pas que l'on puisse imprimer indéfiniment de la monnaie et être désinvolte face aux conséquences possibles », a-t-il estimé, ajoutant que « cela concerne notre crédibilité et notre capacité à réduire le bilan de la Fed à une taille plus normale en un laps de temps raisonnable ».
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