Un pilote unique pour les Banques Populaires et les Caisses d'Epargne

C'est un tournant décisif pour les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires. Le conseil de surveillance de leur organe central commun, BPCE, doit entériner ce mercredi la réorganisation du directoire pour placer l'ensemble des activités de banque commerciale et d'assurance sous la responsabilité d'un seul homme, Olivier Klein. Le patron de la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes (Cera) deviendra alors directeur général de BPCE chargé de la banque commerciale, avec autorité sur les deux directions du développement Banque Populaire et Caisse d'Epargne, jusqu'ici confiées à deux « hommes du sérail », Yvan de la Porte du Theil coté « bleu » et Alain Lemaire côté « rouge ». Convaincu que cette évolution était dans l'ordre des choses, le président du directoire, François Pérol, a donc vaincu les réticences de certains barons régionaux, qui s'y étaient opposés lors de la constitution du nouveau groupe, à l'été 2009. « En alignant les intérêts des deux parties, l'accord que nous avons conclu en février sur la remontée de tous les actifs dans l'organe central a créé les conditions pour réunir le pilotage des deux réseaux », explique une source interne à BPCE, pour qui « il est désormais clair pour tout le monde qu'il n'y a pas de billet de retour ». « La réunion du pilotage des deux réseaux est une très bonne nouvelle », estime Stève Gentili, le président de la Bred Banque Populaire, pour qui « Olivier Klein était le meilleur candidat pour ce poste ». Un point de vue partagé par Yves Toublanc, le président de la Cera, qui l'a recruté en 2007 pour mener à bien la fusion des Caisses de Lyon et de Grenoble : « Olivier Klein a fait un excellent travail, en donnant à la Cera les moyens d'afficher les meilleurs résultats du groupe en 2009 ». une réussite, une méthodeDe fait, c'est d'abord à sa réussite commerciale, à la Cera et auparavant à la caisse d'Ile de France Ouest, qu'Olivier Klein doit son statut de nouvel homme fort du groupe. Des succès qui s'appuient sur une méthode, celle du « benchmark ». Un facteur de progression puissant, mais dont les syndicats dénoncent les « dérives » en matière de management (lire ci-contre). Reconnu pour ses capacités de formalisation, celui qui enseigne l'économie et la finance à HEC sera « aussi chargé de réfléchir à l'évolution du métier de banquier », souligne Yves Toublanc, par ailleurs vice-président du conseil de surveillance de BPCE. L'enthousiasme n'est cependant pas unanime parmi les barons. « Certains patrons régionaux ont eu du mal à avaler la pilule, notamment chez les « bleus », admet un président de Caisse, mais maintenant que la décision est prise, c'est à Olivier Klein de susciter l'adhésion. » « L'intérêt d'Olivier Klein, c'est d'oublier qu'il vient de l'Ecureuil », glisse, en écho, un président côté « bleu ». D'autres soulignent qu'Olivier Klein ne sera pas seul aux commandes. « Il assurera le pilotage commercial, mais l'opérationnel sera contrôlé par Philippe Queuille, un ancien « bleu », ce qui me semble être un gage d'équilibre », note un autre président de Banque Populaire.
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