Un patron aux méthodes contestées

La nomination d'Olivier Klein aux commandes des réseaux Caisse d'Epargne et Banque Populaire est perçue comme une « déclaration de guerre au personnel de BPCE » par certains élus du personnel de la Caisse d'Epargne Rhône Alpes (Cera), dirigée par l'intéressé depuis 2007. En cause, la pratique du « benchmark », qui mesure l'écart séparant chaque agence de celle qui affiche les meilleurs résultats. « Il s'agit de doter les équipes d'indicateurs de performance détaillés et objectifs pour leur donner les moyens de progresser », explique-t-on chez BPCE. Mais les syndicats dénoncent des « effets pervers ». « La pression pour réduire l'écart au premier, exercée du haut de la chaîne hiérarchique vers le bas, amène beaucoup de managers à faire du harcèlement », résume un membre du comité d'entreprise. Une situation régulièrement dénoncée par les syndicats et dont quatre médecins du travail se sont émus en octobre, dans une lettre à la direction dont « La Tribune » s'est procuré une copie. Ils s'alarmaient de la « dégradation continue de la santé des salariés de la Cera », liée selon eux à la « détérioration massive des conditions de travail » provoquée par une « surcharge de travail » et des « pressions sur les objectifs ». les syndicats portent plaintePlus tôt dans l'année, le comité d'entreprise et les syndicats qui y siègent s'étaient tous constitués partie civile dans une plainte déposée par l'inspection du travail contre la Cera pour « entrave à la mission du médecin du travail », et finalement classée sans suite. Pour BPCE, il s'agit d'un mauvais procès instruit par une minorité, souvent avec des arrières pensées politiques. Pour preuve, le groupe met en avant l'adhésion du personnel - passée de 36 % début 2008 à 50 % début 2009, et même à 71 % pour les managers, selon un baromètre externe ? et les nombreuses mesures d'accompagnement adoptées. D'abord curatives, avec un numéro vert pour l'écoute des salariés en difficulté, qui « a reçu 12 appels depuis mai », et un « observatoire des risques psycho-sociaux, qui a n'a pu identifier et traiter que 3 cas ». Puis préventives, avec le lancement d'une réflexion sur les conditions de travail. Sans oublier la mise en place d'une agence école, pour réduire le stress des conseillers à l'entrée en fonction, et de formations pour les managers en poste, afin de « partager les meilleures pratiques ». « Pour nous, cette caisse est exemplaire », conclut-on chez BPCE. B. J.
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