Le chef de l'état cherche à reconquérir le monde agricole

Retour aux fondamentaux. La défaite de la droite aux régionales pousse le président de la République à renouer les liens avec le monde agricole, qui compte parmi l'un de ses électorats les plus fidèles. C'est sans doute le premier message que Nicolas Sarkozy a voulu délivrer aux agriculteurs en se rendant, mardi, dans une ferme céréalière de l'Essonne. Et ceci à un moment ou le revenu agricole a enregistré une nouvelle décrue de 34 % en 2009, après avoir chuté de 20 % l'année précédente.Les relations conflictuelles entre le chef de l'Etat et le monde rural avaient été mises en avant par le président de la FNSEA, début mars. « Il [le président] a beaucoup de difficultés avec le monde paysan », avait déclaré Jean-Michel Lemétayer. La confirmation de ce désamour est par ailleurs fortement apparue dans les derniers sondages où la cote de popularité de Nicolas Sarkozy s'est effondrée chez les agriculteurs, alors même qu'ils l'avaient soutenu à presque 90 % lors de son élection. Un premier signe tangible de l'opération de reconquête présidentielle a eu lieu lors de sa courte allocution post-conseil des ministres du 23 mars. « Je suis prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d'accepter le démantèlement de la politique agricole commune (PAC) », avait menacé le chef de l'Etat.Hier, Nicolas Sarkozy est arrivé avec de nouveaux cadeaux dans sa moissonneuse. Il a notamment annoncé que le projet de loi de modernisation agricole, qui doit permettre de renforcer la compétitivité des exploitations, lutter contre l'urbanisation des terres agricoles et surtout donner aux agriculteurs plus de visibilité sur leurs recettes grâce à la signature de contrats avec les distributeurs, serait examiné en urgence par le Sénat à compter du 18 mai.« bilan de sant頻En revanche, Nicolas Sarkozy a refusé catégoriquement de revenir sur le « bilan de sant頻 de la PAC, qui se traduit par un recul d'environ 100 euros par hectare des aides européennes distribuées aux céréaliers. Des fonds désormais versés au profit des éleveurs et des agriculteurs des zones de montagne, bien plus frappés par la crise que les exploitations céréalières des grandes plaines. « Je ne reculerai pas sur ce bilan de santé de la PAC, même si c'est arrivé au plus mauvais moment pour vous [...], au moment de la chute des cours », a répondu le chef de l'exécutif au président des Jeunes agriculteurs d'Île-de-France, Damien Greffin, pendant une table ronde organisée dans une ferme. Le chef de l'Etat a donné rendez-vous aux agriculteurs à la fin de l'année pour la réunion du comité de suivi du « bilan de sant頻 de la PAC. R. J.
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