Baroin défend le bouclier fiscal

Tout nouveau locataire du 5e étage de Bercy, François Baroin, le ministre du Budget et des Comptes publics, devait subir son véritable baptême du feu mardi en fin d'après-midi. Il était en effet auditionné par la commission des Finances de l'Assemblée ? sans la présence de la presse ? sur le bouclier fiscal, à l'initiative du nouveau président de cette commission, le socialiste Jérôme Cahuzac. Une réunion « riche » mais technique et peu politique, aux dires de certains participants. Selon les chiffres transmis par le ministre, le bouclier a coûté 585,56 millions d'euros à l'Etat en 2009 et a bénéficié à 16.350 contribuables. un « message »Sans surprise, François Baroin a réaffirmé la nécessité de maintenir ce bouclier afin d'adresser un message de stabilité aux exilés fiscaux, le but étant in fine de les convaincre d'emprunter le chemin du retour. Le ministre a néanmoins reconnu que les chiffres à sa disposition ? environ 300 retrours ? étaient peu significatifs car « on manque de recul ». Quant à Jérôme Cahuzac, il a estimé à l'issue de cette réunion que le bouclier fiscal « est un verrou au rétablissement des comptes publics et donc au retour de la croissance ». Conscient du caractère porteur de la thématique de la justice fiscale, aussi bien auprès de son électorat que dans les rangs de la droite, le PS ne relâche pas la pression. Le groupe socialiste à l'Assemblée a déposé, mardi, une proposition de loi «tendant à abroger le bouclier fiscal». Ce texte, qui n'a aucune chance d'être adopté, sera examiné en séance le 20 mai. Mardi soir, le bureau national du PS devait par ailleurs examiner une proposition de Pierre Moscovici, chargé de préparer la future convention nationale du PS. Elle prévoit de fusionner l'impôt sur le revenu, la CSG et la CRDS, ce nouvel impôt étant prélevé ensuite à la source. En matière de fiscalité, les socialistes font d'ailleurs feu de tout bois. Le député maire d'Evry, Manuel Valls, a proposé de supprimer l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), en contrepartie d'une abrogation du bouclier fiscal et de la création d'une tranche supplémentaire d'impôt sur le revenu (IR). Un scénario déjà été suggéré par certains élus de la majorité en tête desquels le rapporteur UMP du Budget au Sénat, Philippe Marini, et le président centriste de la commission des Finances, Jean Arthuis.
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