Cela va prendre onze mois et nécessiter l'intervention de 2,5 millions de personnes : l'Inde lance le plus grand recensement jamais réalisé dans l'histoire du pays, il permettra d'ausculter les contours d'une population appelée à devenir dans vingt ans environ la première du monde, devant la Chine. Deuxième objectif : les enquêteurs vont poser aux Indiens de très nombreuses questions, depuis leur religion jusqu'aux langues qu'ils pratiquent ? mais pas sur leur caste, sujet tabou. Seuls les « intouchables » et les membres des tribus indiqueront leur appartenance, ces deux catégories bénéficiant de places réservées dans l'administration et les universités. Les modes de vie seront aussi passés au peigne fin: ces données auront des retombées concrètes, le gouvernement devant les utiliser pour « planifier le travail de développement » du pays, a affirmé le Premier ministre Manmohan Singh. « Il s'agit d'un recensement socio-économique qui aura des répercussions sur la définition des politiques concernant l'énergie ou l'environnement, par exemple, explique Balveer Arora, professeur de sciences politiques à l'Université Nehru de New Delhi, sans oublier que les entreprises y trouveront plein de données sur la consommation qui les aideront dans leurs décisions d'investissement ».projet phare En parallèle, les enquêteurs enregistreront les photos et empreintes digitales de tous les citoyens. La base de données ainsi constituée permettra de leur remettre une carte d'identité à puce, une première en Inde. Mais elle alimentera également le grand projet d'attribution à chaque Indien d'un Numéro d'Identification Unique, projet phare du gouvernement destiné notamment à permettre une identification parfaitement fiable des bénéficiaires des programmes sociaux (voir La Tribune du 1er décembre 2009).Patrick de Jacquelot, à New Delh

latribune.fr

06 Avr 2010, 23:18

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