Le Premier ministre turc à Paris pour relancer les liens commerciaux

Aux portes de l'Europe, un pays fort de près de 72 millions d'habitants, la Turquie, connaît une reprise économique prometteuse en cette difficile sortie de crise. Son économie est rapidement sortie du marasme courant 2009 et les premiers mois de 2010 confirment la reprise de l'activité comme celle des importations (+ 34 % en mars). Pour l'Europe, dont l'activité peine à se redresser, ce marché émergent offre un débouché inespéré. Paris particulièrement, où le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est en visite officielle mardi et mercredi, ne cache pas vouloir resserrer ses liens économiques bilatéraux avec Ankara. L'an passé les échanges commerciaux franco-turcs n'ont pas dépassé 10 milliards d'euros contre plus du double pour le commerce turco-allemand. Paris est le sixième fournisseur de la Turquie et son deuxième client. Et seuls 300 entreprises hexagonales opèrent sur le sol turc, contre dix fois plus pour l'Allemagne.manque de confianceMais pour passer à la vitesse supérieure, Paris et Ankara devront composer avec de substantielles divergences de vue politiques. Signe du manque de confiance de part et d'autre, Recep Tayyip Erdogan et son homologue français, François Fillon, ne prévoient pas de conférence de presse commune à l'issue de ces deux jours de visite. Paris continue à s'opposer à l'entrée de la Turquie dans l'Europe même si la « Saison de la Turquie » - neuf mois d'évènement culturels en France - est considérée comme une réussite. Sur 35 chapitres que comptent les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, seuls 12 ont été ouverts, alors que les discussions ont démarré il y a près de cinq ans. Nation essentiellement musulmane, dirigée par par un parti islamo-conservateur, la Turquie ne reconnaît pas la République de Chypre, membre de l'Union européenne. En mars Ankara a rappelé son ambassadeur aux états-Unis après le vote par des élus américains d'une résolution sur la reconnaissance du génocide arménien. Enfin dans le dossier iranien, Recep Tayyip Erdogan ne croit pas à une nouvelle série de sanctions que préconisent les grands pays occidentaux et milite, comme la Chine, pour la « voie diplomatique ».
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