Les taux entraînent le dollar dans leur hausse

Alors que «?faucons?» et «colombes» du conseil de la Réserve fédérale américaine continuent de s'affronter ouvertement, les anticipations sur le calendrier de l'inflexion du cycle de politique monétaire se rapprochent. Sur le Chicago Mercantile Exchange (CME), les contrats à terme sur les taux d'intérêt incorporent désormais une probabilité de durcissement monétaire de 71 % d'ici à novembre, contre seulement 62 % il y a un mois. Sur les dix-huit « primary dealers », les spécialistes en valeurs du Trésor, qui négocient directement avec la Fed, dix prédisent une hausse du taux cible des fonds fédéraux avant la fin de l'année. A l'origine de ces anticipations plus précoces, on trouve le flot de statistiques favorables sur les Etats-Unis publiées depuis le début du mois, à commencer par le rapport sur l'emploi de mars, qui a révélé le retour à une dynamique de robustes créations de nouveaux postes de travail. Néanmoins, entre-temps, la banque centrale de Washington va devoir accélérer la levée des mesures de sortie de crise, dans un contexte devenu moins serein, avec une tension larvée sur les rendements obligataires. Même si la pression s'est relâchée mardi, le taux des emprunts d'Etat américains à 10 ans a refranchi la veille le seuil de 4 % pour la première fois depuis juin 2009, et l'échéance d'adjudications de 82 milliards de dollars de notes à 3 et 10 ans et de bons à 30 ans cette semaine, pourrait servir d'épreuve de vérité. Les opérateurs sur le dollar, en tout cas, ont dès hier tiré profit de l'accroissement sensible du différentiel de rendements à long terme entre le billet vert et l'euro. Différentiel qui a atteint jusqu'à 90 points de base lundi, mesuré par l'écart entre les bunds allemands à 10 ans et les bons du Trésor américains de même échéance. Au plus haut dans les transactions d'hier, le dollar s'est hissé jusqu'à 1,3355 pour 1 euro.Si la Fed a confirmé lors de son dernier conseil le 16 mars, la fin de son programme de rachats d'actifs, il lui reste à poursuivre la normalisation de son taux d'escompte, dont le traditionnel écart de 100 points de base avec le taux cible des fonds fédéraux n'a été que très partiellement restauré par la hausse d'un quart de point, à 0,75 %, décidée le 18 février. Une nouvelle majoration serait dans les tuyaux. Il lui reste surtout à se débarrasser du carcan qu'elle s'est elle-même infligé en promettant des taux « exceptionnellement bas pendant une période prolongée ». Les économistes sont de plus en plus nombreux à penser que cette petite phrase piège sera édulcorée dès son prochain conseil, le 28 avril.
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