France Télévisions  : Copé veut maintenir la publicité en journée

Le maintien de la publicité en journée sur France Télévisions paraît de plus en plus probable. Cette idée est désormais soutenue par Jean-François Copé. « Je ne crois pas que la suppression de la publicité avant 20 heures soit nécessaire », a déclaré mardi au « Point » le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Selon lui, « l'intérêt par rapport au coût est trop faible. Je ne suis pas sûr que les téléspectateurs y seraient aussi sensibles. Et il faudrait prévoir une compensation supplémentaire de 200 millions d'euros. Je ne vois pas comment l'État peut assumer une telle charge. Et [comme] je suis totalement opposé à une augmentation de la redevance [...] ».Une autre raison - non citée par le député UMP - plaide aussi en ce sens : en janvier, Bruxelles a remis en cause la taxe sur les opérateurs télécoms qui finance cette suppression de la publicité. Contre « la raison d'état »La loi adoptée en 2009 prévoyait que la publicité soit d'abord supprimée en soirée, puis ensuite en journée lors de l'extinction de la diffusion analogique, soit fin 2011. Mais, depuis quelques mois, le député UMP Christian Kert milite pour un maintien en journée. « Je pense avoir convaincu mes collègues, et je sais que les socialistes sont sur la même position », a-t-il déclaré mardi au « Point ». En adoptant cette position, les députés UMP (qui organisent un débat sur le sujet ce mercredi) s'opposent clairement à Frédéric Mitterrand. Le ministre de la Culture déclarait fin mars que la loi « doit s'appliquer », invoquant même « la raison d'état ». Le reste du gouvernement ne s'est pas prononcé sur la question. En particulier, Matignon n'a jamais répondu à la lettre envoyée par France Télévisions sur le sujet...En tous cas, un maintien de la publicité devrait faire une victime collatérale : la privatisation de la régie, pour laquelle des discussions exclusives ont été engagées en février avec Stéphane Courbit et Publicis. Pour Jean-François Copé, « il est évident que si la publicité devait être maintenue en journée, il ne serait pas possible d'envisager la cession de la régie dans les mêmes conditions ». Christian Kert est plus explicite : « Si nous dégainons une loi, cela fera capoter la négociation. »Une opinion partagée par France Télévisions. « Si la publicité était maintenue avant 20 heures, la privatisation à hauteur de 70 % ne se justifierait plus. Tout le processus serait à revoir », déclarait le PDG Patrick de Carolis au « Journal du dimanche » il y a deux mois. Une privatisation qui avait déjà du plomb dans l'aile suite aux critiques tant de Frédéric Mitterrand, que du groupe de travail interne aux chaînes publiques dirigé par Patrice Duhamel. Interrogé, le groupe public répond qu'il envisage pour la seconde quinzaine d'avril un conseil d'administration extraordinaire qui serait consacré à la régie.
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