Grands changements en vue chez Cisco

Faute avouée, faute à demi pardonnée. Ce proverbe semble avoir inspiré John Chambers, le président de Cisco. En début de semaine, celui qui était considéré, il n'y a pas si longtemps, comme l'oracle de la « high-tech », a adressé un courrier électronique à ses salariés, dans lequel il fait acte de contrition. Les résultats décevants publiés depuis cet été par le groupe américain, numéro un mondial des routeurs et autres équipements pour les réseaux Internet et télécoms, sont bien spécifiques à Cisco. Et ne reflètent nullement l'état de santé général de la high-tech, ce qu'avait redouté la communauté financière, Cisco étant considéré, par sa taille, comme un baromètre du secteur.Un baromètre qui a multiplié les avis de tempête, de l'alerte sur son chiffre d'affaires à la publication de rentabilité en baisse. Au deuxième trimestre de l'exercice en cours, Cisco a dégagé un taux de marge brute de 60 %, contre 65 % un an auparavant. Et cette année, son chiffre d'affaires devrait croître de 9 % seulement, alors que le groupe s'était fixé comme rythme de croisière une augmentation de 17 % par an.Dans son e-mail de 1.500 mots, John Chambers reconnaît que sa société a tardé à s'adapter à la nouvelle donne du marché des technologies de l'information et de la communication, qui veut notamment que les groupes soient de plus en plus intégrés, des logiciels au matériel, du software au hardware. Une mue que HP, par exemple, a bien réussie. Diversification excessiveChambers bat également sa coulpe au chapitre de la diversification. À force de se disperser dans 30 activités, dont la vidéoconférence et les décodeurs, Cisco s'est trop éloigné de son coeur de métier. Résultat, HP et Juniper Networks marchent aujourd'hui sur les plates-bandes de Cisco dans les équipements de réseaux.Conséquence, dans son mail, John Chambers promet à ses troupes de profonds changements, qui interviendront au cours des prochaines semaines. Sans être plus explicite. Mais, dans une note, les analystes de la banque Morgan Stanley estiment que les changements en question pourraient inclure un désengagement de la branche grand public, qui comprend notamment la filiale Pure Digital Technologies, laquelle fabrique les Caméscope de poche Flip, et qui ne présente guère de synergies avec les autres pôles du groupe. Pour mémoire, Cisco avait acquis Pure Digital pour 590 millions de dollars, en 2009.Une certitude : il y a urgence. Le cours de Bourse de Cisco a perdu un tiers de sa valeur au cours des douze derniers mois. Près de 50 milliards de capitalisation boursière se sont ainsi envolés en fumée en l'espace d'un an, pour une société qui capitalise 104 milliards. Ce qui a amené le groupe à verser un dividende à ses actionnaires, le 18 mars dernier, une première dans son histoire.C. L.
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